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Algérie

Condamnation en justice pour non respect du ramadan

par  RFI

Article publié le 08/10/2008 Dernière mise à jour le 08/10/2008 à 16:34 TU

(Carte : RFI)

(Carte : RFI)

Six personnes viennent d'en faire les frais, accusées de ne pas avoir respecté le jeûne. Finalement, c'est la relaxe pour tout le monde. Ainsi vient d'en décider la Cour d'appel de Biskra, qui vient de reconsidérer la condamnation en première instance. Les accusés avaient écopé d’une peine quatre ans de prison ferme et avaient été également condamnés à 1 000 euros d'amende chacun.

Cela s’est passé la mi-Ramadan à Biskra, qui est une ville située à plus de 500 kilomètres dans le sud-est de l’Algérie, qui est une région traditionnaliste. Ils étaient six hommes, âgés entre 32 et 53 ans, et ils ont été surpris par la police, durant la journée, dans un local du club de football de l’US Biskra, et ils étaient en train de jouer aux cartes, avec une bouteille d’eau sur la table.

On ne sait pas s’ils ont été surpris en train de se désaltérer. En tout cas, la présence de cette bouteille d’eau a été vraisemblablement une preuve à charge. Ils ont été traduits en justice le 29 septembre dernier, et devant le juge, ils ont reconnu les faits, pensant vraisemblablement qu’ils ne risquaient pas grand-chose. Ils ont eu quatre ans de prison en première instance.

En Algérie, la plupart des gens observent le ramadan, toutefois de nombreuses personnes aussi ne le suivent pas, notamment dans les milieux universitaires et intellectuels ; mais en général, ils ne l’affichent pas.

C’est connu, notamment à Alger, mais aussi dans d’autres villes comme Oran, Annaba ou Tizi-Ouzou. Et en général, on déjeune, on fume sa cigarette à l’abri des regards, pour ne pas heurter ou par respect vis-à-vis des jeûneurs.

Cela dit, par rapport aux années 1960-1970, il y a un recul sur ce plan, parce qu’à cette époque, les restaurants ouvraient et pas uniquement pour les étrangers. Aujourd’hui, dans les villes, durant le ramadan, les restaurants restent fermés, sauf dans les grands hôtels pour les étrangers.

A côté d’une forte pression sociale, il y a une religiosité accrue, qui est doublée souvent d’une intolérance, qui s’inspire du fait que le ramadan est une des cinq obligations du culte musulman. Et cette intolérance occulte le fait aussi que l’islam affirme la liberté du culte et que la Constitution consacre la liberté de conscience.

A écouter

Me Ali Yahia Abdenour

« Je crois que cette religiosité vient du plus haut niveau de l'Etat. »

08/10/2008

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