par RFI
Article publié le 08/10/2008 Dernière mise à jour le 08/10/2008 à 22:40 TU
Le comité Nobel, réuni à Stockholm en Suède, a décerné le prix de chimie 2008 aux Américains Roger Tsien et Martin Chalfie et au Japonais Osamu Shimomura, pour la découverte et le développement de la protéine fluorescente verte, une protéine issue d'une méduse.
Les trois Prix Nobel de chimie 2008, de gauche à droite : le Japonais Osamu Shimomura et les Américains Martin Chalfie et Roger Tsien.
(Photo : Reuters)
Une protéine fluorescente, cela n'a l'air de rien mais sa découverte en 1962 a été essentielle au développement de la biochimie .
Le gène de cette protéine peut en effet être fusionné au gène d'une autre protéine, qu'on peut alors observer à l'aide d'un microscope à fluorescence.
Le gène de cette protéine devient alors un marqueur, qui permet de suivre « en direct » toutes sortes de processus biochimiques dans des cellules vivantes puisqu'ils sont ainsi rendus visibles.
Cette méthode, développée par les deux lauréats américains Roger Tsien et Martin Chalfie, est aujourd'hui utilisée par d'autres chercheurs, dans d'autres disciplines, en médecine par exemple, où elle permet de détecter des tumeurs.
Mais elle a aussi fait grand bruit en l'an 2000, quand l'artiste américain Eduardo Kac, dans ses tentatives d'art-transgénique, a créé une lapine fluorescente, la lapine Alba, en implantant dans son organisme le gène de cette méduse fluorescente. Une expérimentation qui avait soulevé un débat éthique autour de l'utilisation faite des découvertes génétiques.
Chercheur au CNRS au département des sciences du vivant
« C'est une découverte qui a mis du temps à révolutionner le monde de la biologie mais qui, depuis le milieu des années 1990, l'a fait. »