par RFI
Article publié le 09/10/2008 Dernière mise à jour le 09/10/2008 à 17:19 TU
Le Conseil des Prud'hommes de Paris a examiné, ce jeudi, la plainte déposée par des cheminots du Congo Brazzaville, employés de la Comilog (Compagnie minière de l’Ogoué, filiale du groupe français Eramet), sur un contentieux vieux de près de dix-sept ans. En octobre 1992, à la suite d’un grave accident, 895 cheminots ont été licenciés par la société qui a cessé ses activités. Selon le Collectif des travailleurs « Comilog-Congo », les indemnisations n’ont pas été versées. C’est le réseau international de juristes Sherpa qui a saisi la justice française sur cette affaire. Le Conseil des Prud’hommes qui fait office de tribunal du travail en France devra à nouveau se réunir pour débattre sur ce contentieux en 2009.
Qui doit payer les travailleurs congolais licenciés par la Comilog ? Le Conseil des Prud'hommes de Paris s’est réuni ce jeudi sur ce contentieux d'un genre particulier puisque les plaignants vivent à des milliers de kilomètres, au Congo Brazzaville. L'affaire oppose la Compagnie minière de L'Ogoué, filiale du groupe français Eramet, qui exploite le manganèse du Gabon, aux cheminots congolais licenciés par la Comilog en octobre 1992.
En septembre 1991 un accident ferroviaire, non loin de Pointe Noire, a provoqué la mort d'une centaine de personnes. Une machine de la Comilog a heurté un train de voyageurs. La Comilog décide, alors, de suspendre le transport par la voie ferrée congolaise du manganèse extrait au Gabon. 895 cheminots congolais sont laissés sur le carreau sans aucune indemnité de licenciement.
En 2003, pourtant, devenue filiale du groupe français Eramet, la Comilog négocie un accord avec les gouvernements du Congo et le Gabon. En règlement du contentieux, un chèque d'un million 800 000 euros est versé au Trésor public congolais. Problème : les salariés ne voient toujours pas la couleur de l'argent, jusqu’à ce qu'ils décident de saisir les prud’hommes en France, par le biais du réseau international de juristes Sherpa.
Le premier ministre congolais Isidore Mvouba ordonne alors en juillet dernier le versement de ces sommes, mais pour les ex-cheminots, c'est trop peu et, surtout, c'est à la Comilog de payer.
Président du collectif des ex-salariés de la compagnie.
« Nous voulons être indemnisé normalement. C’est l’argent que l’on doit recevoir de la Comilog elle-même. »
L'avocat des ex-cheminots, Maître Moutet, a réclamé ce matin à Paris un montant de 65 millions d'euros en faveur des licenciés congolais du groupe Comilog.
« Les fonds commencent à être débloqués quand ? deux mois après que le groupe Eramet apprenne la saisine des juridictions françaises et leur convocation devant le conseil des Prud'hommes. »
Pour sa part, Antoine Valéry, l'avocat des sociétés Comilog France, Internationale et Holding, a fait valoir que ce dossier est du seul ressort de la Comilog Gabon, qui n'était pas présente. L'affaire devra repasser devant les prud'hommes en juin 2009.