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Pakistan

Conflit ouvert entre talibans et villageois

par  RFI

Article publié le 11/10/2008 Dernière mise à jour le 11/10/2008 à 23:01 TU

Au lendemain de l'attentat suicide qui a fait au moins 50 morts et une centaine de blessés dans la zone tribale d'Orakzai, la journée de samedi a été marquée par des échanges de tirs nourris entre les villageois et les talibans, suspectés d'avoir perpétré l'attentat. L'attaque de vendredi a été commise contre une assemblée de villageois réunis pour discuter de la création d'une milice anti-talibans. Elle survient dans un contexte de multiplication des incidents entre villageois pachtounes et islamistes radicaux.
Une des victimes de l'attentat suicide, peu après son arrivée dans un hôpital de Peshawar, le 10 octobre 2008.(Photo: Reuters)

Une des victimes de l'attentat suicide, peu après son arrivée dans un hôpital de Peshawar, le 10 octobre 2008.
(Photo: Reuters)

Les derniers événements évoquent une évolution du conflit vers un état de guerre civile. Ils montrent en effet que cette situation dans laquelle des insurgés islamistes affrontaient des soldats antiterroristes s'est compliquée d'un élément qui, jusqu'à présent, semblait marginal : l'implication des civils des zones tribales comme « partie prenante au conflit », aux côtés des forces gouvernementales pakistanaises, contre les talibans.

Jusqu'à présent, le sentiment dominant était que les populations des zones tribales étaient les otages silencieux, voire complaisants, d'un conflit sur lequel ils n'avaient rien à dire. Or, on découvre qu'elles en paient le prix fort (le prix de leur engagement), comme le montrent l'attentat de vendredi et les échanges de tirs de la nuit dernière.

Pris entre le marteau et l'enclume des offensives gouvernementales, des attentats rebelles, et des bombardements de la coalition occidentale, les habitants des zones tribales pakistanaises sont à leur tour plongés dans le cycle « attaques-représailles-vengeances ».

Jusqu'à présent, cette région de l'Orakzai était la plus calme des zones tribales où l'armée pakistanaise a lancé son offensive ces derniers mois ; la seule qui ne partage pas de frontière commune avec l'Afghanistan.

La zone tribale d'Orakzai au bord de la guerre civile

De notre correspondante à Kaboul, Constance de Bonnaventure

« En 2 jours, dans le district de Bajaur à la frontière avec l’Afghanistan, 8 chefs tribaux ont été décapités, accusés par les talibans de collaborer avec l’armée pakistanaise ».

11/10/2008