Article publié le 13/10/2008 Dernière mise à jour le 14/10/2008 à 08:47 TU
Obama veut un plan d'aide pour les classes moyennes
Prolonger la durée des allocations chômage, aider les entreprises à embaucher en leur offrant un crédit d’impôt pour tout nouveau recrutement, imposer un moratoire de trois mois sur les saisies immobilières : en campagne une nouvelle fois en Ohio, l’un des états les plus disputés de cette élection présidentielle, Barack Obama a estimé qu’il fallait agir vite, sans attendre l’élection et encore moins l’investiture du futur président, dans trois mois.
« Nous sommes dans une situation d’urgence économique immédiate, a-t-il martelé, et cela nécessite que l’on agisse immédiatement. On ne peut pas attendre pour venir en aide aux travailleurs, aux familles qui sont prises à la gorge en ce moment, on ne sait pas si leurs emplois ou leurs plans de retraite seront encore là demain, on ne sait pas non plus si leur prochain salaire leur permettra de payer les factures ce mois ci ».
La campagne démocrate affirme que ces mesures pourraient être prises rapidement, soit directement par le gouvernement fédéral, soit au cours d’une session spéciale du Congrès après les élections.
Selon les conseillers de Barack Obama, ce plan d’urgence a été chiffré à 175 milliards de dollars sur deux ans. Mais ils affirment aussi que ce plan pourrait être intégralement financé par des augmentations d’impôts pour les revenus les plus élevés.
McCain a lui aussi « un plan »
La semaine dernière, John McCain avait décidé de faire campagne contre Barack Obama, au risque, on l’a vu ces derniers jours, de laisser se déchaîner dans ses meetings des expressions de haine.
Cette stratégie-là n’a pas marché et le candidat républicain continue de piquer du nez dans les intentions de vote. Il semble donc vouloir essayer de retenter ce qu’il avait fait la semaine précédente : parler d’économie.
« J’ai un plan » a-t-il déclaré plusieurs fois lundi à ses partisans, le matin en Virginie et l’après midi en Caroline du Nord. Mais un plan qui n’apporte rien de nouveau par rapport à celui de la semaine dernière, qui avait pourtant fait un flop retentissant.
Alors, John McCain tente de convaincre ses supporters que la partie n’est pas encore jouée. « Laissez moi vous dire où nous en sommes aujourd’hui. Il reste 22jours avant le scrutin. Nous sommes à six points derrière. Les médias nous ont déjà enterrés, le sénateur Obama mesure les rideaux, prévoit d’augmenter les impôts et les dépenses, et de concéder la défaite en Irak. Il y a une chose qu’ils ont oubliée : c’est de vous laisser choisir ».
L’image de Barack Obama mesurant les fenêtres de la Maison Blanche pour y poser ses rideaux suffira-t-elle à remobiliser les électeurs républicains ?
En attendant, le jeu de volte-face incessant de John McCain commence à agacer sérieusement certains de ses partisans. Un éditorialiste conservateur du New York Times suggère même de virer tout de l’équipe de campagne. « Au point où nous en sommes, dit-il, il n’y a plus rien à perdre! ».