par RFI
Article publié le 14/10/2008 Dernière mise à jour le 14/10/2008 à 10:05 TU
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a dû renoncer à une loi visant à étendre de 28 à 42 jours la durée maximale de la garde à vue des personnes soupçonnées de terrorisme. Après les critiques venant des associations de défense des droits de l'homme comme Conseil de l'Europe, la Chambre des Lords a enterré le projet avec une majorité de 191 voix.
Exit la garde à vue sans inculpation. La police pourra garder un détenu pendant 28 jours maximum - et non 42 jours comme la nouvelle loi l'aurait permis.
Ce rejet est une gifle pour le Premier ministre. Gordon Brown a toujours clamé son intention de durcir les lois antiterroristes, en réponse aux attentats à la bombe qui ont frappé la Grande-Bretagne ces dernières années.
« Sauter en mille morceaux »
Mais même une énorme pression exercée par le gouvernement Labour n'a pas pu vaincre les réticences.
Déjà voté de peu par les députés en juin, le projet a été rejeté. Les Lords, et parmi eux de nombreux travaillistes, ont préféré de dire non à cette nouvelle loi.
Les détracteurs du texte considèrent que la garde prolongée et sans inculpation serait une grave atteinte à la liberté individuelle.
La ministre de l'Intérieur Jacqui Smith ne compte pourtant pas renoncer à la pièce maitresse de son dispositif antiterroriste : elle souhaite une loi séparée pour faire passer les 42 jours de rétention, expliquant : « Il n'existe pas de plus grande liberté que la liberté de chacun de ne pas sauter en mille morceaux dans les rues ou le ciel de notre pays ».
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