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Afrique du Sud

L'ANC au bord de la scission

Article publié le 14/10/2008 Dernière mise à jour le 14/10/2008 à 23:19 TU

« Le Congrès national africain réprimera durement toute dissidence », a averti mardi son chef, Jacob Zuma, alors que le parti est menacé d'éclatement. L'ANC, au pouvoir en Afrique du Sud, a annoncé, lundi, la suspension de l'ancien ministre de la Défense, Mosiuoa Lekota, proche de l'ex-président Thabo Mbeki, récemment limogé. Cette décision intervient suite au projet de Lekota de créer un parti dissident de l'ANC.
Jacob Zuma, le chef de l'ANC.(Photo: Reuters)

Jacob Zuma, le chef de l'ANC.
(Photo: Reuters)

Avec notre correspondant à Johannesbourg, Nicolas Champeaux

Jacob Zuma a fait tomber son masque de conciliateur mardi matin, promettant des mesures radicales à l’égard de l'ancien ministre de la Défense et proche de l'ex-président Thabo Mbeki, Mosiuoa Lekota, qu’il a qualifié de charlatan. Lekota avait accusé le clan Zuma de donner dans le tribalisme, mentionnant les tee-shirts cent pour cent Zulu boy portés par ses supporteurs. « L’ANC n’interdit pas le port de ces vêtements », a rétorqué le dirigeant zoulou, ajoutant « notre charte de la liberté ne proscrit pas non plus Umshini Wam », le chant de  campagne préféré de Zuma, qui signifie « apportez-moi ma mitraillette ».

Zuma a reconnu que l’éviction de Mbeki avait été un événement douloureux pour le parti, mais il a mis en garde : « Cette éviction ne peut en aucun cas être instrumentalisée pour menacer la direction du parti, nous ne le tolérerons pas ».

Se référant aussi au succès très modéré des groupes qui ont fait scission dans l’histoire de l’ANC, Zuma, un rien arrogant, a déclaré : « Il fait froid, très froid en dehors de la maison ANC ».

Officiellement, Zuma ne s’inquiète pas de l’éventuelle émergence d’un parti dissident, mais depuis son élection à la tête de l’ANC en décembre, jamais le favori de la course à la présidentielle n’avait fait appel à un registre vocable aussi agressif.