Côte d'Ivoire
Probo-Koala: Reprise du procès à Abidjan
Article publié le 14/10/2008 Dernière mise à jour le 14/10/2008 à 21:48 TU
Le procès des déchets toxiques du navire Probo-Koala a repris ce mardi devant la cour d’assises d’Abidjan. Il avait été suspendu en raison de la grogne des avocats de la défense qui protestaient contre l’absence des dirigeants de Trafigura, l’affréteur du navire. Les avocats sont revenus et la Cour a pu entendre des experts.
De notre correspondant permanent à Abidjan, Norbert Navarro
Cette pollution a provoqué la mort d'au moins 16 personnes et l'intoxication de milliers d'autres. Deux ans après l'incident, les symptômes n'ont toujours pas disparu, comme cette Ivoirienne qui souffre de graves problèmes de peau.
(Photo : AFP)
Comme si de rien n’était, les avocats de la défense sont enfin revenus sans avoir obtenu ce qu’ils exigeaient. La semaine dernière pourtant, ils demandaient qu’au « minimum », Kablan Nzy, l’administrateur de Puma Energy, filiale ivoirienne de Trafigura, soit entendu comme témoin par la cour d’assises, bloquant ainsi le déroulement normal du procès.
Mais les défenseurs ont finalement prôné le retour à l’audience, estimant qu’ils ne pouvaient pas prendre le risque d’un renvoi de l’affaire, qui aurait inévitablement entraîné le maintien en détention de leurs clients.
La Cour continue donc de siéger. Elle a entamé mardi l’audition des experts. Un toxicologue est venu confirmer la dangerosité des déchets toxiques du Probo-Koala. Un spécialiste de l’environnement a détaillé leur impact sur les populations. Un expert juridique a éclairé la Cour sur la Convention de Bâle, qui interdit le trafic de ce genre de matières dangereuses. Et un spécialiste des douanes a mis en lumière quelques disfonctionnements au niveau du contrôle à bord du navire.
Mercredi, la Cour entendra d’autres experts. Jeudi, débuteront, en principe, les plaidoiries des parties civiles, et, vendredi, les réquisitions. Le procès d’Abidjan suit son cours. Mais Trafigura et Puma Energy continuent d’y briller par leur absence.
