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Campagne présidentielle américaine

L’Europe vote Obama

par Maud Czaja

Article publié le 24/10/2008 Dernière mise à jour le 24/10/2008 à 23:19 TU

A l’approche du scrutin, Barack Obama bat des records de popularité en Europe. Près de 73% des Européens soutiennent le sénateur de l’Illinois. C’est ce que révèle un sondage réalisé dans 5 pays européens, en ligne. Aucun candidat à la Maison Blanche depuis John Fitzgerald Kennedy n’avait fait une telle unanimité.
Barack Obama, lors de sa visite à Berlin en juillet 2008.(Photo: AFP)

Barack Obama, lors de sa visite à Berlin en juillet 2008.
(Photo: AFP)

« C’est aux Etats-Unis que se joue l’élection, pas en Europe », rappelait déjà l’été dernier le candidat républicain à la Maison Blanche John McCain, agacé par « l’Obamania » grandissante sur le Vieux Continent. Tee-shirts, livres, couvertures de magazines, émissions télévisées, impossible de passer une journée sans croiser le visage de Barack Obama. Si l’Europe pouvait voter, John McCain n’aurait tout simplement aucune chance. Pis encore, il serait écrasé par son adversaire.

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Le sénateur de l’Illinois est plébiscité par les Européens. A moins de deux semaines du scrutin américain, il creuse encore davantage l’écart et caracole en tête des sondages en Europe. Selon une étude réalisée par France 24, Harris et l’International Herald Tribune, c’est en France que Barack Obama fait le plus l’unanimité avec près de 80% d’opinion favorable. Les Allemands sont deuxièmes avec 74% d’intention de votes ; suivent ensuite les Espagnols, 68% et les Italiens, 66%. Les Britanniques sont un  peu plus en retrait avec 48% d’intention de vote en faveur du candidat démocrate.

Les résultats du sondage pour le candidat républicain sont encore plus frappants. Seuls 1% des Français, 5% des Allemands et 8% des Espagnols voteraient pour John McCain. Autre chiffre intéressant : plus de 80% des Européens affirment suivre de près la campagne présidentielle sauf au Royaume-Uni où seul un Britannique sur deux se déclare intéressé par le match Obama-McCain. Même les ministres des Affaires étrangères européens n’ont pas résisté, lors d’une session de travail Etats-Unis/Europe, à se prêter au jeu d’écrire sur une feuille le nom du candidat pour lequel il voterait.

Attente d'une amélioration des relations transatlantiques

Dès les premières primaires américaines en Iowa, les Européens se sont passionnés pour la course à la Maison Blanche et plus particulièrement pour le candidat métis. La majorité des pays sondés estiment qu’un président américain noir aura un effet positif sur les Etats-Unis. La couleur de sa peau, le parcours atypique de Barack Obama, fascinent les Européens alors que paradoxalement, un candidat avec ce profil aurait peu de chance d’être élu en Europe à ce niveau de responsabilités. Ses rares détracteurs lui reprochent surtout son manque d’expérience, à peine trois ans de mandats électoraux.

Mais Barack Obama représente la nouvelle incarnation du rêve américain au moment où les Etats-Unis ont perdu de leur superbe. L’homme semble capable d’améliorer les relations entre les Etats-Unis et le reste du monde. Les Européens voient avant tout en lui l’occasion d’une nouvelle convergence avec les Etats-Unis après plus de sept années de George Bush marquées par un refroidissement des relations transatlantiques.

Le « Kennedy noir »

Barack Obama séduit d’autant plus les Européens qu’il aborde des thèmes jusque là négligés par l’administration Bush tel que le changement climatique. Le candidat démocrate a promis d’en faire l’une de ses priorités s’il était élu lors d’un discours prononcé à Berlin lors de sa tournée estivale. Un discours que les observateurs n’ont pas manqué de comparer à la célèbre intervention « Ich bin ein Berliner » d’un autre jeune candidat démocrate à la Maison Blanche, John Fitzgerald Kennedy, en 1944. « L'Amérique n'a pas de meilleur allié que l'Europe. Le temps est venu de bâtir de nouveaux ponts des deux côtés de l’Atlantique », a-t-il affirmé. Et c’est tout ce que les Européens voulaient entendre.

Le soutien européen à Barack Obama ne suffira pourtant peut-être pas. En 2004, John Kerry avait également largement la préférence des Européens et cela n’a pas empêché George Bush d’être élu pour la seconde fois.

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