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Russie

Bouclier antimissiles : Medvedev met la pression sur Obama

Article publié le 05/11/2008 Dernière mise à jour le 06/11/2008 à 01:49 TU

Le jour même de l'élection d'un nouveau président aux Etats-Unis, la Russie a détaillé, par la voix du président Medvedev, la riposte militaire qu'elle compte opposer au déploiement du bouclier antimissiles que les Américains s'apprêtent à mettre en oeuvre en Pologne et en République Tchèque. Dans son premier discours à la nation, Dmitri Medvedev a félicité son futur homologue américain l'appelant à un « dialogue constructif ». Mais dans le même temps, le président russe a accusé les Etats-Unis de tous les maux et menacé d'installer des missiles dans l'enclave de Kaliningrad située entre la Pologne et la Lituanie.
Le président russe Dmitri Medvedev lors de son premier discours à la nation, au Kremlin à Moscou, le 5 novembre 2008.(Photo : Reuters)

Le président russe Dmitri Medvedev lors de son premier discours à la nation, au Kremlin à Moscou, le 5 novembre 2008.
(Photo : Reuters)


« 
Malheureusement, on ne veut pas nous écouter ! 
»,  s'est justifié le président Medvedev, en annonçant, dans son premier discours à la nation, que la Russie allait déployer à Kaliningrad un complexe de missiles « Iskander », des engins de quelques centaines de kilomètres de portée, capables de « neutraliser »  le , « bouclier »  antimissiles américain – « en cas de nécessité », précise-t-il.

Le numéro un russe précise également que les émissions du système américain pourront être brouillées – toujours depuis  Kaliningrad, l'ex-grand port militaire  sur la Baltique au temps de l'Union soviétique et du Pacte de Varsovie, aujourd'hui enclavé entre la Pologne et les pays Baltes,  pays désormais intégrés à l'Otan et à l'Union européenne.

Dmitri Medvedev ajoute que des batteries de missiles dont le démontage était programmé à Kozelsk, à 200 kilomètres de Moscou, seront maintenues en activité. Le président russe accuse aussi Washington d'avoir « utilisé le conflit dans le Caucase pour introduire dans la mer Noire des bateaux de guerre de l'Otan ». En réplique, on a revu ces dernières semaines des escadres russes en Méditerranée, en mer du Nord et dans l'Atlantique. Des exercices sont prévus également en mer des Caraïbes et dans l'océan Indien.

Réactions

L’Otan n’a pas tardé à réagir et s’inquiète de la conformité d’un l’éventuel armement de cette enclave russe entourée de pays de l’Union européenne. Parmi eux, la Lituanie évoque un projet incompréhensible.

La Pologne, habituellement très critique envers Moscou, cette fois relativise. Pour le premier ministre polonais Donald Tusk, il s’agit avant tout d’un acte politique et non militaire.

La Commission européenne ne semble pas non plus s’offusquer outre mesure de cette annonce. L’exécutif européen a même plaidé le jour même pour une reprise des négociations entre Bruxelles et Moscou, suspendue depuis cet été en raison du conflit russo-géorgien. La question de la reprise des négociations entre Bruxelles et Moscou sera abordée lors du prochain sommet Union européenne-Russie prévue le 14 novembre prochain à Nice.