Sénégal

Le président de l'Assemblée nationale a été destitué

Article publié le 09/11/2008 Dernière mise à jour le 10/11/2008 à 07:41 TU

Macky Sall n'est plus président de l'Assemblée nationale. Il a été poussé vers la sortie grâce à une récente modification de la Constitution qui limite le mandat à un an renouvelable. Macky Sall était depuis quelques mois en disgrâce auprès du président Abdoulaye Wade. M. Sall a immédiatement démissionné du Parti démocratique sénégalais (PDS), ainsi que de ses mandats de député-maire obtenus sous les couleurs du PDS.

L'Assemblée nationale sénégalaise a voté, le 9 novembre 2008, la destitution de son président, Macky Sall. Photo prise à l'Assemblée nationale, le 8 avril 2008.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondant à Dakar, Laurent Correau

C’est par 111 voix pour, 22 contre, que les députés sénégalais ont mis fin ce dimanche soir aux fonctions du président de l’Assemblée nationale.

Partisans et adversaires de Macky Sall se sont succédé à la tribune tout au long des six heures de débat, expliquant pourquoi ils voteraient, ou non, le projet de résolution.

Les adversaires de Macky Sall ont affirmé que les relations entre le législatif et l’exécutif étaient bloquées en raison des désaccords entre le président de l’Assemblée et le chef d’Etat, Abdoulaye Wade. Ils ont aussi critiqué la gestion actuelle de l’Assemblée. « Il y a eu abandon de poste », ont lancé certains députés.

« Les urgences sont ailleurs »

Les députés partisans de Macky Sall, ceux en tout cas qui s’opposaient à son départ, ont tenté de défendre le bilan du président de l’Assemblée. D’autres ont regretté que l’Assemblée s’intéresse à des questions purement politiciennes au moment où, selon l’un des orateurs, « les urgences sont ailleurs ». « Cette résolution est une résolution de complot », a lancé l'une des oratrices.

Au cours de cette séance, les élus n’ont pas fait que débattre. Ils se sont également adressé à la Nation grâce aux radios et aux télévisions qui ont retransmis les débats. Ce qui explique le festival de langues utilisées à la tribune - wolof, poular, sérère, diola - pour porter le débat jusqu’au Sénégal profond.

Les Sénégalais auront assisté au débat d’idées, mais aussi à quelques dérapages. Des insultes ont été échangées entre certains députés, s’accusant d’être bien nés ou mal nés. C’est bien le signe de la crispation que cette affaire crée dans la classe politique sénégalaise.