Article publié le 10/11/2008 Dernière mise à jour le 10/11/2008 à 17:15 TU
La célèbre chanteuse sud-africaine donnait ce concert dans le cadre d’un spectacle contre la Camorra et le racisme, et pour soutenir l’écrivain napolitain Roberto Saviano, âgé de 29 ans, qui depuis le succès mondial de son livre-enquête Gomorra est menacé de mort par la mafia.
Hier soir, Miriam Makeba était la dernière artiste à monter sur scène vers 21h30, après le passage d’autres chanteurs. Devant un public restreint mais très enthousiaste, elle a chanté pendant une demi-heure, accompagnée de sept musiciens, donnant toute son énergie pour ce concert auquel elle n’a pas voulu renoncer malgré son état fiévreux.
« Miriam a demandé à son chef d’orchestre de jouer «Pata Pata». [...] Elle s’est inclinée pour remercier le public de l’avoir écoutée avec autant d’attention. Elle a fait trois pas et elle s’est écroulée ! »
Dès qu’elle est rentrée en coulisses, elle s’est évanouie. Son agent italien a immédiatement compris que la situation était préoccupante. Une ambulance l’a transportée en toute hâte dans une clinique de Castel Volturno où les médecins ont diagnostiqué une crise cardiaque.
Après avoir reçu les premiers soins d’urgence, « Mama Africa » semblait se reprendre, mais elle a succombé à une seconde crise cardiaque, laissant comme tout dernier souvenir les images de son visage solaire et si souriant sur la scène d’une petite ville napolitaine.
Ministre burkinabè de la Culture
« Miriam Makeba, c’est le symbole de la lutte anti-apartheid. »
« J'étais toujours la seule qui aimait chanter les chansons de chez nous. Les autres imitaient tout le temps les artistes américains. » Avec notre correspondante à Johannesburg, Miriam Makeba nous a quittés la nuit dernière et l'Afrique du Sud pleure déjà celle que l'on appelait ici « Mama Africa » et qui était reconnue, au-delà du continent, comme une des plus grandes chanteuses au monde. Née à Johannesburg en 1932, cette grande dame de la musique a embrassé à 20 ans une carrière de chanteuse qu'elle ne quittera plus. Sa chanson « Pata Pata », écrite en 1956 a, par exemple, fait le tour du monde. Elle paiera son engagement politique et sa dénonciation du régime raciste de l'apartheid au prix d'un exil de 31 ans aux Etats-Unis et ne retrouvera son pays natal qu'en 1990, à la libération de Nelson Mandela. Après une tournée d'adieu en 2005, Miriam Makeba s'était depuis engagée dans différentes causes humanitaires, notamment dans la lutte contre le sida, sans pour autant s'arrêter de chanter. Miriam Makeba
Mama Africa, chanteuse engagée
A Ecouter
« J’ai rencontré Mme Mitterrand (…) je lui ai fait part de mes difficultés pour voyager parce que je n’avais pas de passeport sud- africain, Mme Mitterrand est intervenue pour que la France m’aide à avoir un passeport français et c’est grâce à ce passeport que j’ai pu retourner en Afrique du Sud… ».
10/11/2008