par RFI (avec AFP)
Article publié le 10/11/2008 Dernière mise à jour le 11/11/2008 à 13:11 TU
Nous sommes au début des années 1880. Aimé Victor Olivier, qui deviendra plus tard le vicomte de Sanderval, ingénieur de son état, fonde le projet de conquérir à titre privé le Fouta-Djalon et d’y faire passer une ligne de chemin de fer. On a presque tout oublié de lui aujourd’hui, et pourtant, il fut le précurseur de la colonisation de l’Afrique de l’ouest.
De ce personnage hors du commun, Tierno Monénembo nous propose une biographie foisonnante et romancée. Sanderval va bien évidemment échouer dans son entreprise. Il va revenir à Marseille, sombrer dans le mysticisme et mourir dans le dénuement.
Ce livre met en lumière la vie de cet homme plein d’audace, mais il aborde également, en creux, le déclin, la chute des royaumes peuls. Aimé Olivier de Sanderval a imprégné toute la mémoire guinéenne. Il a d’ailleurs laissé son nom au plus vieux quartier de Conakry, « Sandervalia » (« Chez Sanderval » en langue soussou).
Par sa dimension tragique, il prend ainsi place dans l‘univers littéraire africain. Tierno Monénembo a su, tout en restant fidèle à la réalité historique, donner à son protagoniste l’étoffe d’un héros, avec une écriture toute à la fois poétique et théâtrale, aux frontières de l’histoire, du roman et du conte initiatique.