UE/Russie

Relance des pourparlers sur le partenariat stratégique

Article publié le 10/11/2008 Dernière mise à jour le 10/11/2008 à 22:30 TU

La salle du conseil européen.
(Source: Conseil de l'UE)

La présidence française de l'Union et la Commission préconisent une reprise des discussions entre Bruxelles et Moscou pour un partenariat privilégié. Ainsi en ont décidé les 27 ministres des Affaires étrangères réunis à Bruxelles. La date de la reprise des pourparlers n'est pas encore arrêtée. Elle pourrait être annoncée vendredi à l'occasion du sommet qui réunit les deux partenaires à Nice,(sud de la France). L'unanimité n'était pas nécessaire, et l'opposition farouche de la Lituanie n'a donc pas pesé bien lourd. Moscou a accueilli la décision avec retenue.

Avec notre bureau de Bruxelles

La Lituanie était initialement soutenue par la Pologne dans sa volonté de ne pas laisser reprendre les négociations euro-russes. Mais dès ce week-end, les deux pays avaient estimé qu'ils auraient peu de chances de bloquer encore longtemps un retour à la table des pourparlers.

La Pologne a fini par se laisser convaincre ce lundi de lever ses objections. La Lituanie s'est donc retrouvée seule, arc-boutée sur ses positions de principe.

Les 27 ont toutefois concédé aux Lituaniens une déclaration finale exprimant « des réserves quant au comportement russe, contraire aux valeurs et aux principes de l'Europe ».

La majorité l'a donc emporté pour appeler formellement à une reprise des négociations, en vue d'établir le prochain partenariat stratégique euro-russe, même si les Européens tiennent à souligner qu'il ne s'agit en aucun cas d'un retour à la normale.

Ils estiment qu'il est de l'intérêt de l'UE d'avoir avec la Russie une négociation dans un cadre le plus net possible. Britanniques et Suédois s'étaient fait les hérauts d'une reprise rapide de ces pourparlers, pour lesquels les Européens avaient mis près de deux ans pour s'accorder sur un mandat de négociations.

La date de la reprise des débats sur le partenariat stratégique devrait faire l'objet d'une consultation, ou même être décidée, lors du sommet euro-russe, vendredi, à Nice.

Moscou pour une relation durable avec l'UE

Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot Pas d'allégresse, ni au Kremlin, ni au ministère des Affaires étrangères, où la nouvelle est accueillie avec beaucoup de calme et de retenue. Le chef de la diplomatie, Sergeï Lavrov, déclare que son pays veut tourner la page de la guerre en Géorgie et établir une relation durable avec l'Union européenne comme partenaire stratégique. Cependant, il ajoute que cela peut se faire en dehors d'un accord de partenariat dûment négocié. « Nous pouvons vivre sans cet accord », dit-il avant de lancer une petite pique en direction de Bruxelles, « appelez-nous quand vous serez prêts ». Car les Russes ont bien noté que le consensus est difficile à atteindre parmi les 27. Pour preuve, le report récurrent des discussions sur la renégociation de l'accord-cadre qui prévoit de lier l'Union européenne et la Russie. A commencer par l'obstruction initiale de la Pologne qui pendant des mois a lié la reprise des pourparlers à la levée de l'embargo sur la viande polonaise en Russie. Varsovie a obtenu gain de cause et les négociations ont repris en juillet dernier, quelques semaines avant la guerre en Géorgie qui les a de nouveau interrompues. A ce rythme, la conclusion de cet accord de partenariat stratégique n'est pas pour demain.