Article publié le 11/11/2008 Dernière mise à jour le 12/11/2008 à 12:01 TU
Près de 5 millions d'électeurs se rendent aux urnes aujourd'hui pour élire leurs nouveaux maires et les membres des conseils municipaux. Dans cette bataille électorale, c'est la ville de Jérusalem qui retient le plus l'attention.
Durant sa campagne, le candidat milliardaire d’origine russe Arcady Gaydamak (D) a promis aux Arabes de lutter contre la discrimination en cas de victoire.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
C'est plutôt un drôle de choix. Les habitants de Jérusalem doivent départager un rabbin ultra-orthodoxe qui fait peur aux laïcs, un industriel très à droite qui a fait fortune dans le hi-tech et un sulfureux milliardaire d'origine russe qui tente de se racheter une virginité en se lancant dans la politique populiste.
Etrangement, les grands partis nationaux n'ont pas présenté de candidats pour briguer la convoitée mairie de Jérusalem. Il faut dire que, de toutes les villes du pays, Jérusalem est la plus complexe à diriger. Avec sa population de juifs orthodoxes et de juifs laïcs, d'arabes musulmans et d'arabes chrétiens, la ville est un puzzle de quelque 700 000 âmes difficilement assemblables.
Les électeurs arabes, qui représentent environ un tiers des votants, boycottent traditionnellement ce scrutin, estimant que d'y participer reviendrait de facto à reconnaître l'annexion et l'occupation de Jérusalem-est. Mais le candidat le plus malmené dans les sondages, l'homme d'affaires russe Arcady Gaydamak, qui leur a promis de mettre fin à la politique de discrimation dont ils sont victimes, compte bien les mobiliser aujourd'hui et créer ainsi la surprise.
« Côté action, le candidat aux accents populistes est fier de rappeler qu’il a sauvé de la faillite un hôpital qui soigne les religieux conformément à la tradition. Côté programme, l’homme a surpris en faisant campagne auprès de l’électorat arabe de Jérusalem-est qui boycotte traditionnellement le scrutin municipal ».