Article publié le 13/11/2008 Dernière mise à jour le 13/11/2008 à 08:37 TU
Assis sur les deuxièmes plus grosses réserves de change du monde, le Japon envisage de prêter jusqu'à 10% de ses réserves de change au Fonds monétaire international (FMI) pour renflouer les pays ruinés. Cela augmenterait d'un coup de plus d'un tiers les ressources du FMI.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Japon va puiser dans ses réserves de change pour éviter que les pays émergents, surtout ceux d’Asie, fragilisés par la crise mondiale, cèdent au nationalisme économique avec des barrières tarifaires élevées, des contrôles de change, la nationalisation de leurs industries.
Le Japon se doute que si rien ne sort de cette réunion du G20 à Washington, la crise économique mondiale va s’aggraver et les pays émergents qui ne disposent pas, contrairement à l’Europe et aux Etats-Unis, de monnaies servant de valeur refuge, seront foudroyés et perdront leurs dernières illusions sur les avantages de la globalisation.
Jusqu'à ces dernières semaines, un pays comme l’Indonésie, 250 millions d’habitants, gros exportateurs de matières premières, jouissait d’un excédent budgétaire, d’un système bancaire solide, d’excédents commerciaux, mais sa monnaie, sa bourse, ont été balayés par le tsunami financier.
Le Japon va donc mettre à disposition du FMI 10 % de ses réserves de change, celle en argent liquide d’abord, car le gros des réserves japonaises est constitué de bons du Trésor américain.
Tokyo veut éviter de les vendre car cela déstabiliserait le marché des bons du Trésor et provoquerait une hausse du taux d’intérêt aux Etats-Unis.