par Stefanie Schüler
Article publié le 21/11/2008 Dernière mise à jour le 24/11/2008 à 16:34 TU
Le président élu, véritable accro des nouvelles technologies, va devoir adapter ses habitudes, une fois à la Maison Blanche. Son accès aux réseaux numériques sera limité pour des raisons de sécurité. C’est justement la sureté des échanges téléphoniques et informatiques de Barack Obama qui a montré certaines failles cette semaine. Des employés d’un opérateur téléphonique américain ont eu accès sans autorisation au compte d’un vieux portable personnel du président élu. Pire encore, les autorités américaines mettent en garde contre le cyber-espionnage chinois qui pourrait infiltrer le bureau ovale.
La Chine a élaboré des techniques si sophistiquées qu'elle peut pénétrer dans les réseaux informatiques américains les plus sensibles et y dérober des informations confidentielles. C’est le résumé d’un rapport de 393 pages, remis ce jeudi au Congrès américain. Selon les experts, le cyber-espionnage vise notamment le gouvernement du nouveau président Barack Obama. La perspective d’une Maison Blanche infiltrée par des cyber-pirates chinois a de quoi faire frémir les services secrets américains. Pour ne rien arranger, un autre scandale a révélé des lacunes inquiétantes dans la sureté des réseaux informatique du futur président des Etats-Unis : « Cette semaine, nous avons appris qu’un certain nombre de nos employés a eu accès et regardé sans autorisation le compte du téléphone mobile personnel du président Barack Obama », a indiqué ce jeudi l’opérateur téléphonique américain Verizon Wireless. Le compte du portable en question était certes inactif depuis plusieurs mois, néanmoins l’affaire reste une alerte sérieuse à l’adresse des services secrets qui veillent sur la sécurité du 44ème président des Etats-Unis.
« Presidential Records Act »
Pour cette raison, Barack Obama devrait être obligé, lors de son investiture, d’abandonner son compagnon le plus fidèle : le BlackBerry. C’est un téléphone portable qui permet de passer des coups de fils et de consulter ses courriels en temps réel. Les experts craignent que l’utilisation du BlackBerry puisse faciliter la localisation du nouveau président, ses messages pourraient être interceptés. De plus, une loi, le « Presidential Records Act » autorise en cas d'enquête visant le chef d'Etat la diffusion des communications présidentielles aux représentants de la loi et aux citoyens. Tous les mails d'Obama pourraient ainsi se retrouver sur la place publique. Pour Barack Obama, la séparation de son BlackBerry est un véritable coup dur. Car le nouveau président américain est un véritable accro des nouvelles technologies. C’est d’ailleurs internet à qui Barack Obama doit une grande partie de son succès financier et populaire. Sur la toile l’ancien candidat démocrate avait mobilisé des millions d’électeurs.
« J’ai aimé de converser avec chacun de vous »
Barack Obama n’est pas le premier président à avoir du mal à se séparer de sa liberté dans le cyber-espace du XXI siècle. Trois jours avant son investiture en 2001, George W. Bush avait envoyé un courriel depuis son ancienne adresse-mail G94B@aol.com à 42 amis et membres de sa famille pour leur faire part de son dilemme : « Comme je ne veux pas que mes conversations privées soient observées, la seule décision responsable est de ne pas communiquer dans l’espace informatique. Cela m’attriste beaucoup. J’ai tellement aimé converser avec chacun de vous ».
Cependant, le futur locataire de la Maison Blanche, lui, n’a pas encore tout à fait baissé les bras : Barack Obama insiste toujours pour avoir un ordinateur portable dans le bureau ovale. Ce serait une première dans l'histoire des Etats-Unis.