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Zimbabwe

Les « anciens » sans visas

Article publié le 22/11/2008 Dernière mise à jour le 23/11/2008 à 00:40 TU

Le Zimbabwe a refusé de délivrer des visas à trois membres du groupe des « anciens ». L'ancien président Jimmy Carter, l'ex-secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et l'épouse de Nelson Mandela, Graça Machel, ont dû renoncer à se rendre dans le pays. Le groupe des « anciens », créé par Nelson Mandela, regrette de ne pouvoir effectuer une visite humanitaire dans un pays en proie à une crise alimentaire et sanitaire. Samedi soir, le régime du président Robert Mugabe a assuré ne pas avoir interdit l'entrée de Koffi Annan et son équipe et l'a accusé d'avoir « déformé la position du gouvernement ». Lors d'une conférence de presse à Harare, le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères, Simbarashe Mumbengegwi, a garanti qu'il s'agit uniquement d'un « report » rendu « nécessaire par l'absence de consultations préalables au sujet du calendrier et du but de la visite ».
L'ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter, l'ancien Secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et Graca Machel, l'épouse de Nelson Mandela, lors d'une conférence de presse le 22 novembre 2008 à Johannesbourg.(Photo : AFP)

L'ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter, l'ancien Secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et Graca Machel, l'épouse de Nelson Mandela, lors d'une conférence de presse le 22 novembre 2008 à Johannesbourg.
(Photo : AFP)


Avec notre correspondant à Johannesbourg
, Nicolas Champeaux

« Déçus », « déçus », « déçus »... Ils étaient déçus, Jimmy Carter, Kofi Annan et l’épouse de Nelson Mandela, Graça Machel, à leur hôtel de Johannesbourg. Graça Machel a rappelé que le motif de leur mission au Zimbabwe était strictement humanitaire.

Pas de visa pour les «anciens» : la réaction de Graça Machel

«Nous voulons que le peuple zimbabwéen sache que nous nous soucions de leur bien-être, et que nous allons oeuvrer pour leur venir en aide, et pour mobiliser la communauté internationale

22/11/2008 par Nicolas Champeaux


Le refus du gouvernement zimbabwéen indique qu’il ne se soucie pas du bien-être de son peuple, a surenchérit l’ancien président américain, Jimmy Carter. A plusieurs reprises, les autorités du Zimbabwe avaient indiqué aux « anciens » qu’ils ne seraient pas les bienvenus. Mais ils ont essayé jusqu’au bout.

Jimmy Carter a rappelé qu’ils espéraient se voir délivrer un visa à leur arrivée à l’aéroport d’Harare. Ils avaient aussi demandé à Thabo Mbeki et au nouveau président sud-africain, Kgalema Motlanthe, de plaider en leur faveur. C’est dommage, les dirigeants d’Afrique Australe s’étaient réjouis de notre venue, a déclaré Kofi Annan.

Jimmy Carter, ancien président américain

« Pour moi, il ne fait aucun doute que les dirigeants du gouvernement zimbabwéen sont incapables d'accepter une aide qui ne vise rien d'autre que de secourrir leur peuple.. »

23/11/2008 par Christophe Champin

Jamais un dirigeant n’avait fermé sa porte à un membre du groupe des « anciens », créé par Nelson Mandela l’an passé. Robert Mugabe vient donc de franchir un nouveau pas vers l’isolement international de son pays, alors qu’il traverse une crise qui n’est pas uniquement alimentaire mais aussi sanitaire.

Alfred Stadler, professeur émérite de science politique à l'université de Witwatersrand

« Pour le gouvernement, si Jimmy Carter ne vient pas, ils pourront alors convaincre le monde que tout est parfait au Zimbabwé. »

L'échec de la mission de Kofi Annan, Jimmy Carter et Graça Machel au Zimbabwé est un camouflet pour ces trois « Anciens », et plus particulièrement pour l'épouse de Nelson Mandela, qui incarne la solidarité africaine.

23/11/2008 par Michel Arseneault