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Chine / Union européenne

Pékin s'oppose à toute rencontre avec le Dalaï Lama

Article publié le 27/11/2008 Dernière mise à jour le 27/11/2008 à 09:41 TU

La Chine s'oppose farouchement à la rencontre du président français Nicolas Sarkozy et du Dalaï Lama.(Photo : AFP/Reuters, montage : RFI)

La Chine s'oppose farouchement à la rencontre du président français Nicolas Sarkozy et du Dalaï Lama.
(Photo : AFP/Reuters, montage : RFI)

Les autorités chinoises ont reporté sine die un sommet avec l'Union européenne, qui devait se tenir le 1er décembre à Lyon. Une rencontre prévue le lendemain avec Nicolas Sarkozy a, elle aussi, été annulée. Pékin s'oppose à toute rencontre avec le Dalaï Lama. Le président français doit rencontrer le chef spirituel tibétains en Pologne, le 6 décembre.

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Pékin avait mis en garde l’Europe et la France en particulier. Depuis plusieurs semaines déjà, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et la presse chinoise se faisaient l’écho de cette colère montante des dirigeants chinois.

La Chine a donc exprimé sa très vive opposition à ces rencontres avec le Dalaï Lama : « Nous demandons à Nicolas Sarkozy de ne pas heurter la sensibilité de la Chine et de promouvoir un développement sans problème et des relations stables sino-françaises et sino-européennes ».

Des mises en garde répétées jusqu’à l’annonce, ce soir, de l’annulation du sommet de Lyon. Une réaction sans commune mesure avec celles qui ont suivi les rencontres de dirigeants américains et allemands avec le leader tibétain.

Deux poids, deux mesures

S’agissant en particulier du président américain, George Bush a, non seulement, reçu le Dalaï Lama à la Maison Blanche, mais il a surtout participé à la remise de la médaille du Congrès au chef spirituel tibétain, et cela devant les caméras du monde entier.

Pourtant le même porte-parole chinois s’était alors contenté de dénoncer l’accueil fait au Dalaï Lama à l’étranger, sans jamais critiquer directement les Etats-Unis, et aucune rencontre au sommet n’a jamais été remise en cause depuis cette date.

En agissant de la sorte aujourd’hui, les dirigeants semblent faire peu de cas de la relation entre la Chine et l’Europe. Reste maintenant à savoir si la sanction se limitera à l’annulation de ce sommet de Lyon ou si Pékin est décidé à aller plus loin en lançant une nouvelle campagne contre les intérêts français ou européens en Chine.

Nouvel accroc dans les relations Paris-Pékin

Le président français seul coupable ! C’est un peu ce qui ressort, ce matin, de la lecture de la presse officielle chinoise qui cite abondamment les commentaires du ministère des Affaires étrangères, qui affirme, dans un communiqué, que « le gouvernement et la population chinoise ont été extrêmement mécontents d’apprendre que le président prévoyait de rencontrer le chef spirituel des Tibétains. C’est une atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine ».

Le ministère évoque la rencontre du Dalaï Lama avec les dirigeants européens, mais il rappelle surtout la mise en garde qui avait été adressée au chef de l’Etat français. Dans une précédente déclaration, le porte-parole du ministère avait évoqué la menace d’une dégradation des relations entre Paris et Pékin.

Une nouvelle crise est ouverte, la seconde en moins d’un an, après les incidents du parcours de la flamme olympique à Paris. Pour les observateurs français à Pékin, le risque est maintenant de voir cette crise diplomatique déboucher sur des sanctions économiques contre la France.

Selon des représentants des milieux d’affaires, de très importants contrats, en particulier dans le secteur de l’aéronautique, dont la signature était attendue prochainement, pourraient être repoussés. Des craintes qui, selon d’autres sources françaises, ne se justifient pas. La Chine, aujourd’hui confrontée à la baisse de ses exportations, n’auraient pas intérêt à remettre en cause ses relations commerciales avec l'Europe.