Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Nigeria

Des centaines de morts dans des affrontements interreligieux

par  RFI

Article publié le 29/11/2008 Dernière mise à jour le 30/11/2008 à 14:09 TU

Des centaines de personnes ont péri en 48 heures lors de violences post-électorales opposant chrétiens et musulmans à Jos, capitale de l'Etat de Plateau, dans le centre du Nigeria. Le gouverneur de l'Etat, Jonah Jang, a ordonné samedi un couvre-feu de 24 heures. Le calme semblait revenu ce dimanche.

Avec notre correspondant à Lagos, Ali Kabre

Il est encore impossible d'avoir un bilan précis des victimes. Mais ce qui est certain c'est qu'en deux jours, des centaines de personnes ont perdu la vie au cours des affrontement interreligieux à Jos, grande ville du centre du Nigeria.

Selon un habitant de la ville, rien qu'à la mosquée centrale 300 corps ont été déposés en deux jours.

A cela il faut ajouter les centaines de corps acheminés dans les hôpitaux et les églises. Entre sept et dix mille personnes ont fui la ville.

Un témoin raconte que durant la première journée d'émeutes, la plupart des victimes étaient tuées à coups de machette, de couteau ou de gourdin. Un groupe de 1 500 jeunes manifestants armés a été arrêté à l’entrée de la ville. Ils venaient des Etats voisins pour renforcer les jeunes musulmans du quartier nord de la ville.  

Ignatius Kaigama

Archevêque du diocèse de la ville de Jos

« Les attaques ont été soigneusement préparées et exécutées ».

29/11/2008 par Marie-Pierre Olphand


« Orgie de violence »

Puis samedi, les forces de sécurité, l'armée et la police se sont déployées en ville, et à partir de là, les corps étaient criblés de balles. Les forces de l'ordre avaient reçu l'autorisation de tirer à vue.

Des émeutes sanglantes, une répression qui l'est tout autant. Cette « orgie de violence », pour reprendre l'expression de l'archevêque de la ville, est partie d'une élection locale ou s'affrontaient le parti au pouvoir majoritairement chrétien, et le parti d'opposition majoritairement musulman. Samedi soir, le porte-parole des autorités locale appelait à la réconciliation des communautés.

Le gouverneur, Jonah Jang, a mis en garde contre le port de l’uniforme de l’armée ou de la police par les manifestants. De nombreux blessés hospitalisés ont rapporté avoir été visés par les forces de l’ordre elles-mêmes. A l’heure actuelle, on ne connaît pas le degré d’implication des forces de l’ordre dans les tueries.

Dan Manjang

Porte-parole du gouvernement de l'Etat de Plateau

« La crise est déjà sous contrôle et ce que nous attendons maintenant, c'est un retour définitif au calme ».

29/11/2008 par Olivier Rogez

 

Un habitant de la ville de Jos témoigne

« Il n'y a personne dehors car il y a un couvre-feu 24 heures sur 24 ! Et des militaires partout pour le faire respecter ».

30/11/2008 par Olivier Rogez