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Union européenne / Israël

Le Parlement européen veut des gestes d’Israël

par Nicolas Falez

Article publié le 04/12/2008 Dernière mise à jour le 05/12/2008 à 03:21 TU

Le Parlement européen à Strasbourg.(Photo : DR)

Le Parlement européen à Strasbourg.
(Photo : DR)

Les relations entre l’Union européenne et Israël sont régies par un accord d’association signé en 1995 et entré en vigueur en 2000. Il inclut des dispositions commerciales (libre-circulation des marchandises et des capitaux) mais aussi un volet de coopération dans les domaines économiques, scientifiques, etc. En juin dernier, les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union ont ouvert la voie à l’approfondissement de ces liens. C’était sans compter sur le Parlement européen, appelé à se prononcer sur la démarche : le vote prévu cette semaine est reporté à la demande d’une partie des députés, qui protestent ainsi contre la politique israélienne envers les Palestiniens.

« Oui à une amélioration des relations entre l’UE et Israël, mais en fonction de l’attitude de ce pays vis-à-vis du processus de paix ». C’est le signal qu’ont envoyé des députés européens de gauche ce mercredi 3 décembre, en obtenant le report du vote sur le renforcement de l’accord d’association entre les 27 et l’Etat Hébreu. Interrogé sur RFI, Francis Wurtz (député européen et président du groupe parlementaire de la Gauche unifiée européenne) justifie cette démarche : « La situation à Gaza d’une part. Parce que là c’est l’enfer, toute une population est prise en otage par Israël. Mais aussi la Cisjordanie : la multiplication des colonies empêchant la circulation des citoyens palestiniens d’un village à l’autre… Et l’absence totale de progrès en ce qui concerne la négociation de fond, alors que nous sommes un an après la conférence d’Annapolis ». Francis Wurtz propose donc un report du vote jusqu’à ce que surviennent des « signes tangibles d’un changement politique d’Israël et une nouvelle réalité tangible sur le terrain ».

La fronde des députés européens a une portée limitée puisque le Parlement était appelé à se prononcer sur une partie seulement de la négociation entre l’Union et Israël. Néanmoins, le blocage du vote a des allures de message adressé à la fois à l’Etat hébreu et aux dirigeants européens, ces derniers rappelant régulièrement leur position vis-à-vis du conflit israélo-palestinien sans pour autant faire pression sur l’Etat hébreu. Ce n’est pas la première fois que le Parlement européen adopte une position plus critique envers Israël que les Etats-membres. Ainsi en 2002, au plus fort de la seconde Intifada, les députés européens avaient voté un texte appelant au gel de l’accord d’association Israël-UE. Mais cette motion n’avait qu’une portée symbolique.

Satisfaction des Palestiniens

En cette fin 2008, sur fond d’échec du processus d’Annapolis et de poursuite de la colonisation, les Palestiniens exhortent les Européens à faire preuve de davantage de fermeté envers Israël. Sur RFI, Leïla Chahid, déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne déclarait il y a quelques jours, à propos de l’Union : «  sa seule carte pour jouer un rôle, pour respecter ses propres principes, c’est de rappeler à Israël qu’il viole les résolutions internationales en particulier en ce qui concerne la construction de nouvelles colonies ». Et Leïla Chahid d’ajouter : « [L’UE] met Israël au dessus du droit […] Israël est le seul pays auquel on ne demande pas de comptes ».

Le report du vote au Parlement a donc entraîné une réaction positive de la part de l’Autorité palestinienne. Le Premier ministre Salam Fayyad a exprimé sa satisfaction, estimant que le Parlement européen montrait ainsi « son attachement au droit international et à un règlement basé sur deux Etats ». En visite à Paris le mois dernier, le chef du gouvernement palestinien avait déclaré que la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est menaçait l’idée même d’une paix basée sur le principe de deux Etats, l’un israélien, l’autre palestinien.

A écouter

Leïla Chahid

« L'Union européenne est beaucoup trop indulgente avec Israël. Elle met Israël au-dessus du droit. Israël est le seul pays à qui on ne demande pas de comptes. »

04/12/2008

Francis Wurtz

« Rien ne peut justifier qu'on pousse au dénuement absolu et qu'on refuse à un peuple innocent et occupé l'accès à des besoins vitaux. »

04/12/2008

Les relations UE-Israël

Il s'agit de renforcer nos relations avec Israël, mais à un certain nombre de conditions. Parmis ces conditions, nous souhaitons une amélioration de la situation humanitaire à Gaza.

05/12/2008