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05/12/2008

J-45 : Le crépuscule de George Bush…

par Anne Toulouse

Article publié le 05/12/2008 Dernière mise à jour le 05/12/2008 à 17:28 TU

Rien ne pouvait mieux donner l’image de  la transition d’un pouvoir à l’autre que le programme des chaînes d’information télévisées lundi dernier. Tandis que l’on attendait l’annonce, par Barack Obama, de la nomination d’Hillary Clinton, George Bush est apparu sur la pelouse de la Maison Blanche, pour faire un discours à l’ occasion de la 20e Journée mondiale du Sida. Le programme de lutte contre le Sida à travers le monde qu’il a établi est, sans doute, l’une des réussites du président, mais ce jour là l’actualité ne lui en faisait pas crédit.  L’horaire des deux discours avait manifestement été calculé pour qu’ils ne se marchent pas sur les pieds, mais l’un aurait-il été en avance ou l’autre en retard, George Bush aurait disparu sans pitié des écrans, au profit de son successeur.

Ainsi va la vie et  pour les présidents elle est sans surprise, tout doit finir 4 ou 8 ans après avoir commencé. Cela provoque toujours une crise d’introspection, qui est généralement commercialisée sous forme de mémoires. Le livre de Bill Clinton a été acheté à prix d’or par un éditeur et a tardé à venir. L’ex-président a eu quelques difficultés à se réadapter aux exigences de la vie ordinaire. Ses collaborateurs ont dû, par exemple, lui apprendre à se servir des distributeurs automatiques de billets, qui s’étaient popularisés pendant son double mandat. Le président Reagan a décrit la Maison Blanche comme une prison de verre, d’où l’on regarde la vraie vie à travers les fenêtres.

Cela ne veut pas dire que la suite soit plus facile, le premier président Bush a eu cette réflexion désabusée : « Maintenant, quand le téléphone sonne, ce sont les enfants qui appellent ». Son fils ne semble pas affecté par ce passage de la lumière à l’ombre, peut-être parce qu’il l’a déjà vécu par procuration ou, peut être, parce que la lumière n’a pas été tendre pour lui, ces dernières années. Cette semaine, George Bush, qui a été un président très secret, a commencé à donner une série d’interviews. La première a été réalisée par le présentateur vedette de la chaîne ABC, Charles Gibson. On comprend le choix du service de presse de la Maison Blanche. Charles Gibson allie un grand professionnalisme à une grande décence. Il pose des questions pour obtenir une réponse et non pour massacrer son interlocuteur ou en tirer une publicité personnelle. La méthode paye… George Bush qui a toujours eu du mal à s’analyser en public a reconnu, dans un rare élan de candeur, qu’il n’avait pas été préparé à la guerre en Irak. La phrase doit être remise dans son contexte : non pas mal préparé à faire la guerre, mais à ce qu’il soit en situation de la faire. Cette révélation est le prélude de celle que contiendra l’immanquable livre, qui sortira sans doute dans un an.

Les photos de la maison que les Bush ont achetées à Dallas ont commencé à sortir dans la presse : si les retraites des présidents sont mélancoliques, elles sont toujours confortables.