par Anne Toulouse
Article publié le 08/12/2008 Dernière mise à jour le 09/12/2008 à 04:56 TU
L’annonce que Madame Robinson, la mère de Michelle Obama, allait sans doute déménager à Washington pour s’installer à la Maison Blanche a ranimé une veine qui semblait éteinte chez les comiques américains : faire rire aux dépends du président, même s’il s’agit de Barack Obama. Il semble que, dans toutes les cultures, la belle-mère soit une cible politiquement correcte. En voici des exemples : « Barack Obama va faire venir sa belle-mère à la Maison Blanche, je croyais que la torture serait supprimée sous son gouvernement... ». « Joe Biden avait raison, des forces hostiles vont tester la résistance de ce gouvernement dès les premiers mois... ».
La belle-mère en question a en effet quelques caractéristiques du genre : elle n’hésite pas à ignorer ce que souhaite son gendre, voir à faire le contraire. Les petites Obama sont soumises à un régime strict : pas plus d’une heure de télévision par jour et une nourriture bio... sauf lorsqu’elles sont chez « Granma », qui s’est fait un plaisir de dire à la presse ce qu’elle fait de ces principes. Chez elles les gamines regardent la télévision jusqu’à point d’heures, en se gavant de sucreries.
Dans le registre des belles-mères il y a eu pire. Celle d’Harry Truman était une caricature. Elle s’appelait Madge Wallace et un historien cité par USA Today la décrit en ces termes : « She was a nasty son of a gun », ce qui est la façon polie de dire qu’elle était une garce consommée. Elle détestait tellement son gendre que lorsqu’il s‘est présenté à la présidence elle a fait ouvertement campagne pour son adversaire, qu’elle n’appelait jamais autrement que ce « gentil M. Dewey ». Elle exerçait deux méthodes de torture, la première en pourrissant la vie du président à domicile, la seconde en emmenant sa fille, autrement dit la présidente, bouder pendant de longues semaines dans leur ville natale du Missouri.
Truman devait quelque part être soulagé de ne plus être à la portée de cette langue de vipère, mais les historiens se demandent toujours comment un homme, qui a donné l’ordre de bombarder Hiroshima, géré toute la fin de Seconde Guerre mondiale et une crise sociale à domicile, a pu ne pas venir à bout de cette mégère dans sa propre maison. Cela prouve que les hommes, même les plus puissants, sont faibles lorsqu’il s’agit de leur propre famille.
Jimmy carter avait lui sa mère à domicile, la folklorique Miss Lily, qui parcourait les salons et les bureaux de la Maison Blanche comme avec la même absence d’inhibition que si elle s’était trouvée dans la rue principale de sa petite ville de Géorgie. La plus jeune fille du couple âgée d’une douzaine d’année était traitée comme une invitée de marque dans les diners présidentiels. Assise à côté de dignitaires étrangers, elle ouvrait un livre et se plongeait dedans jusqu’à la fin du repas !
Pendant l’ère Clinton, l’un des frères d’Hillary appréciait tellement la Maison Blanche qu’il s’y est installé à demeure. Lui assurer le gite était facile, dans une résidence où il y a 132 chambres. En revanche pour le couvert il a dû coûter cher au contribuable : à côté de lui le président Clinton paraissait fluet. Le beau-frère rendait quelques services, lorsqu’Hillary mettait tout le monde au poisson vapeur, il allait faire des expéditions en ville pour rapporter en douce des McDo.
La Maison Blanche est comme le reste, la famille y est la meilleure et la pire des choses.