par Véronique Gaymard
Article publié le 09/12/2008 Dernière mise à jour le 12/12/2008 à 09:17 TU
Le centre de détention de Guantanamo où ont été envoyées des centaines de personnes, torturées et maintenues sans jugement, la prison d’Abou Ghraib en Irak ou celle de Bagram en Afghanistan ou encore les vols secrets de la CIA sont des exemples flagrants de violations des droits de l'homme, exercées par les États-Unis.
Camp X Ray, à Guantanamo, Cuba. Ce camp a accueilli les premiers prisonniers des Américains de janvier à avril 2002. Jusqu'à 300 personnes ont été enfermées ici avant la construction des autres infrastructures.
© Donaig Ledu/RFI
A Guantanamo, Abu Mohammed se retrouve en cellule isolée comme tous les autres prisonniers : il y a un trou qui envoie de l’air froid, la cellule est métallique, le matelas est très fin, les soldats font du bruit pour t’empêcher de dormir (...) au bout d’un mois, tu deviens fou !
D’autres pays ont tendance à criminaliser des mouvements sociaux et à mettre au ban de la société tout opposant, toute contestation, sous prétexte de lutte contre le terrorisme. C’est le cas dans de nombreux pays du Maghreb et du Machrek ainsi que du Moyen-Orient, mais aussi en Amérique latine, en Europe et des autres continents.
Juste après les attentats du 11 septembre, les Nations unies ont adopté une résolution qui vise à combattre le terrorisme. Mais chaque État a pu définir ce qu’il entendait par terrorisme ou activité terroriste, et sur tous les continents, les mesures et les législations qui ont été adoptées peuvent restreindre et menacer les droits de l’Homme; les réfugiés et les demandeurs d’asile se retrouvent en première ligne, et dans certains cas la torture est légitimée, alors que le droit international reconnaît, même dans des circonstances exceptionnelles, l’intangibilité et la garantie des droits fondamentaux.
Pourtant, tous les États ont l’obligation de protéger leurs populations. Les actes terroristes comme les attaques contre les populations civiles sont des crimes au regard des lois nationales, et des crimes de guerre lorsqu’ils sont commis dans les conflits armés. Mais les durcissements exagérés des législations nationales apparaissent comme une contradiction.
Un soldat américain montre comment les prisonniers du camp X Ray devaient présenter leurs mains pour être menottées avant que les gardiens n'ouvrent les portes.
© Donaig Le Du/RFI
Les messages de ce «comité» ne seraient pas relayés de façon assez persuasive auprès de États qui continuent à durcir leurs législations et à mettre en péril les Pactes sur les droits civils et politiques de 1966 sur la liberté d’expression, de circulation et d’opinion dans de nombreux pays dans le monde.