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Déclaration universelle des droits de l'homme

Manger tous les jours...

par Véronique Gaymard

Article publié le 09/12/2008 Dernière mise à jour le 12/12/2008 à 09:17 TU

La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 stipule déjà que «toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation», et ceci pour éviter la famine et donc ne pas respecter le droit à la vie. Mais le droit à l’alimentation est l’un de ces droits inclus également dans le Pacte relatif aux droits économiques sociaux et culturels de 1966.

Selon la définition qu’en a fait le premier rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Jean Ziegler, il s'agit du «droit d'avoir un accès régulier, permanent et libre, soit directement, soit au moyen d'achats monétaires, à une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante, correspondant aux traditions culturelles du peuple dont est issu le consommateur, et qui assure une vie psychique et physique, individuelle et collective, libre d'angoisse, satisfaisante et digne.» C’est le droit fondamental que toute personne a d'être à l'abri de la faim. Pourtant le non respect de ce droit fondamental cause des millions de morts silencieuses.

Le droit à l'alimentation

Il y a une formidable indifférence, sinon une ignorance, de l'opinion publique européenne face aux massacres quotidiens de la faim. Tous les jours 100 000 personnes meurent de faim.

11/05/2008 par Véronique Gaymard

Un rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation existe depuis l’an 2000, il est occupé actuellement par Olivier de Schutter, qui a souhaité renvoyer les États devant leurs responsabilités lors du sommet de l’Alimentation à Rome en Juin 2008 en déclarant que «face à la crise alimentaire, la communauté internationale doit faire en sorte que les populations qui en ont besoin puissent acheter la nourriture disponible plutôt que de simplement augmenter la production. Le véritable problème de la faim n'est pas lié à une production ou à une disponibilité insuffisante de la nourriture, mais au fait que de larges segments de la population n'ont pas les moyens d'acheter la nourriture disponible.» La crise alimentaire mondiale est selon lui une violation massive d’un des droits fondamentaux : le droit à l’alimentation.

Pour l’instant, les particuliers et les groupes qui estiment que leurs droits à l'alimentation ont été violés ne peuvent pas formellement déposer plainte auprès du Comité de l’Onu sur les droits économiques sociaux et culturels.

Mais cette situation pourrait changer, avec bientôt l’adoption du protocole facultatif du Pacte sur les droits économiques sociaux et culturels qui devrait renforcer son application. La prochaine étape sera donc que les États montrent une véritable volonté d’agir pour le respect de ces droits.

L’Organisation des Nations unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) l'affirme à chaque occasion: «sans une nourriture adéquate, les hommes ne peuvent mener une vie saine et active. Ils ne peuvent travailler. Ils ne peuvent s'occuper de leurs enfants et leurs enfants ne peuvent apprendre à lire et à écrire. Le droit à l'alimentation embrasse tous les domaines des droits de l'homme