Article publié le 10/12/2008 Dernière mise à jour le 10/12/2008 à 10:21 TU
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
« Révoltante ». C’est en ces termes que le procureur Patrick Fitzgerald a qualifié la conduite du gouverneur de l’Illinois. Rod Blagojevich ne s’est pas contenté de demander des pots-de-vin pour accorder des contrats publics. En échange d’une aide au Chicago Tribune, dont le groupe est en famille, il a réclamé le renvoi d’un éditorialiste qui s’était prononcé en faveur de sa destitution.
Mais le pire, c’est qu’il a essayé de monnayer le siège vacant de Barack Obama au Sénat. Il revient en effet au gouverneur de l’Etat de désigner le successeur d’un sénateur qui quitte ses fonctions.
« C’est une blague »
Rod Blagojevich, dans une conversation enregistrée par le FBI, explique dans un langage ponctué de grossièretés que si la nouvelle administration veut mettre en place quelqu’un de son choix au Sénat, il faudra y mettre le prix : un portefeuille pour lui, un job pour sa femme ou une substantielle enveloppe.
Le procureur a précisé à plusieurs reprises qu’il n’y avait aucune preuve que le président élu était au courant. Mais il n’empêche que le scandale est embarrassant pour Obama.
« Si l’Illinois n’est pas l’Etat le plus corrompu, il est très près de le devenir », a déclaré le directeur régional du FBI. L’ancien gouverneur d’Illinois George Ryan est déjà en prison pour corruption.
Informé à l’aube par téléphone qu’il allait être arrêté, le marchand de faveur incrédule avait répondu : « C’est une blague ».