Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Union européenne

Le plan de relance économique est en marche

Article publié le 12/12/2008 Dernière mise à jour le 12/12/2008 à 20:59 TU

(Photo : Commission européenne)

(Photo : Commission européenne)

Les Vingt-Sept ont adopté un plan de relance de l'économie équivalent à 1,5% du PIB de l'Union européenne. Arrivés divisés, les Etats membres sont parvenus à surmonter leurs divisions face à la récession. Sur ce thème, une réunion extraordinaire des ministres européens des Finances est prévue le 18 décembre à Paris.

Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles, Mounia Daoudi

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté le plan de relance présenté en début de semaine par la Commission européenne, avec cependant quelques bémols. Dans son projet, l’exécutif européen avait en effet insisté pour que l’effort des Etats membres représente « au moins » 1,5% du PIB européen. Mais la déclaration finale se contente d’affirmer que les Vingt-Sept devront s’engager sur « environ » 1,5% du PIB.

Cette concession sémantique n’est pas anodine. Elle a en tout cas suffi à convaincre certains pays qui refusaient de s’engager de manière ferme sur les objectifs de dépenses. L'Allemagne notamment, qui après des années de rigueur est parvenue à équilibrer ses finances, avait fait valoir à plusieurs reprises qu'elle ne voulait pas payer pour les autres.

Mais, face à la gravité de la crise économique et financière, qu’aucun pays n’a voulu minimiser, les dirigeants de l’Union se sont également engagés à appuyer plusieurs initiatives précises de soutien à l’activité. Il s’agit par exemple d’encourager les investissements dans les infrastructures en matière d'efficacité énergétique, et de développer l'internet à haut débit.

Un plan limité au regard de la crise

Mais la possibilité pour certains Etat membres d'appliquer des taux de TVA réduits dans les services à forte intensité de main d'oeuvre, évoquée dans le projet de la Commission, a finalement été abandonnée. La France souhaitait notamment l'appliquer au secteur de la restauration. Cette promesse de Jacques Chirac lors de sa campagne présidentielle en 2002 avait été reprise par Nicolas Sarkozy. Mais comme son prédécesseur, le chef de l’Etat s’est heurté au refus catégorique de Berlin, opposé au principe même de nouveaux taux réduits.

L’Allemagne, qui a augmenté son principal taux de TVA de 16 à 19% en 2007 pour assainir ses finances publiques, redoute en effet, en cas d’accord sur cette question, de devoir céder ses propres restaurateurs. Mais le dossier n’est pas enterré pour autant puisque dans leur déclaration finale, les Vingt-Sept ont soutenu le principe d’un recours à des taux de TVA réduits et ils donnent mandat à leurs ministres des Finances pour régler cette question avant le mois de mars 2009.

Nicolas Sarkozy espérait sans doute tenir sa promesse électorale mais c’est son successeur qui hérite du dossier. Le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, hérite surtout d’une Europe en récession et d’un plan de relance économique adopté par les Vingt-Sept qui pourrait s’avérer très vite insuffisant face à la gravité de la crise.