Article publié le 15/12/2008 Dernière mise à jour le 15/12/2008 à 07:36 TU
Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Sur le papier, Abhisit Vejjajiva est parfait. Il a bénéficié d’une éducation des plus distinguées à Londres, puis a fait des études d’économie et de philosophie à l’université d’Oxford. Il est entré jeune dans la carrière politique, avec pour mentor le leader du parti démocratique au milieu des années 90.
D’abord porte-parole du gouvernement, puis ministre en charge des médias, Abhisit Vejjajiva n’a jamais été à la tête d’un ministère clé, comme celui des Finances ou des Affaires étrangères. Il a toutefois toujours rempli ses fonctions avec brio. Mais de nombreux observateurs considèrent qu’il manque d’expérience. Dans un pays ou l’on donne souvent raison aux anciens - mêmes s’ils ont tord - la jeunesse n’est pas forcément un atout.
Dans le monde politique thaïlandais, où tous les coups bas sont permis, Abhisit Vejjajiva fait figure de pied tendre, face à des manipulateurs chevronnés, comme l’ancien Premier ministre. Formé de cinq partis, son gouvernement risque d’être relativement instable, sujet aux humeurs des différents chefs de faction.
Son mandat est en théorie de trois ans, mais étant donné le climat politique délétère, l’Assemblée national pourrait être dissoute avant. Une manifestation des supporters de l’ancien gouvernement déchu, les chemises rouges, organisée devant le parlement, après l’élection d’Abhisit Vejjajiva, montre que la crise n’est pas encore terminée.