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Niger / Nations unies

Disparition d'un responsable de l'Onu

Article publié le 16/12/2008 Dernière mise à jour le 16/12/2008 à 16:51 TU

Le représentant spécial des Nations unies pour les armes illicites, Robert Fowler, a disparu dimanche 14 décembre au Niger. Le canadien devait participer aux cérémonies du 50e anniversaire de l'indépendance. Selon les premières informations, ses effets personnels auraient été retrouvés dans son véhicule.

Le FFR a revendiqué cet enlèvement ce mardi matin. Sur son blog, le mouvement de Rissah Ag Boula affirme avoir mené une opération commando dans la région de Tilabéry à l'issue de laquelle 4 personnes furent détenues, dont Robert Fowler. Selon le communiqué du Front des Forces de redressement, cette opération vise à sensibiliser tous les diplomates qui collaborent avec le « régime ethnocidaire » de Mamadou Tandja.
Toutefois, le président de ce mouvement, Mohamed Aoutchiki, joint sur le terrain par RFI, dément formellement cet enlèvement. Selon lui, « on cherche à [nous] faire porter le chapeau dans une affaire qui ne [nous] concerne ni de près ni de loin ».

L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les armes illicites, Robert Fowler.(Photo : AFP)

L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les armes illicites, Robert Fowler.
(Photo : AFP)

Robert Fowler était arrivé à Niamey le jeudi 11 décembre, en provenance de New York. Ce représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour les armes illicites devait assister, le 18 décembre, aux cérémonies du 50e anniversaire de l’indépendance du pays.

Robert Fowler est un diplomate à la retraite, nommé il y a quelques mois par le secrétaire général des Nations unies en personne pour favoriser une solution pacifique à la crise nigérienne. Robert Fowler s'est déjà rendu plusieurs fois sur place afin de rencontrer les différents interlocuteurs de la crise.

Durant le week-end, sans en informer les autorités nigériennes, il a décidé, avec un ami, de se rendre dans la région de Tillabéry, sur les mines d’exploitation d’or de Samira. C’est sur la route du retour que l’on perd, dimanche, la trace du Canadien. Son ami et le chauffeur sont aussi portés disparus. Les autorités de Niamey ont été averties de sa disparition par un proche qui l’attendait à Niamey et qui, inquiet, a lancé l’alerte.

Les recherches ont commencé dès lundi matin. Le véhicule avait été retrouvé la veille au soir par la gendarmerie près du bac Farié sur le fleuve Niger. Selon des sources gouvernementales, les affaires personnelles du diplomate - son blouson, son appareil photo et trois portables - ont été retrouvées à l'intérieur du véhicule tout terrain.

Revendication confuse

Qu’a-t-il pu arriver à ce haut fonctionnaire onusien qui connaît bien le Niger ? A-t-il été enlevé par des bandits ou par un groupe de rebelles ?

Précisément, un groupe rebelle dirigé par un dissident touareg a revendiqué le rapt ce mardi matin. Mais cette revendication ne semble pas très claire.

C'est sur le blog du FFR, le Front des forces de redressement, qu'un communiqué signé Rissah Ag Boula, commissaire à la guerre du FFR, affirme avoir mené une opération commando dimanche dans la région de Tillabéry et détenir 4 personnes dont Robert Fowler. Toujours selon le communiqué, cette opération vise à sensibiliser tous les diplomates qui collaborent avec le régime « ethnocidaire » de Mamadou Tandja.

Le texte précise que le diplomate canadien se porte bien et sera transféré dans un lieu sûr.

Cependant, RFI a joint par téléphone le président du FFR, Mohamed Aoutchiki, qui dément formellement toute implication de son mouvement dans cet enlèvement. « On cherche à nous faire porter le chapeau dans cette affaire », précise-t-il. Il avoue cependant ne pas avoir pu joindre directement Rissah Ag Boula, qui vit entre Paris et la Libye.

Mohamed Ben Omar

Porte-parole du gouvernement du Niger

« C'est une zone où il n'y a pas d'insécurité. C'est irrationnel ce qui vient de se passer. »

16/12/2008 par Catherine Ninin