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Brésil

Marathon politique sud-américain

par  RFI

Article publié le 16/12/2008 Dernière mise à jour le 16/12/2008 à 21:34 TU

La station balnéaire de Costa do Sauipe, près de Salvador de Bahia, s'est éveillée ce mardi dans un climat fébrile : toute l'Amérique latine est là-bas, pour un véritable marathon diplomatique de deux jours. 4 sommets sont prévus.
Le président cubain, Raul Castro (g) et la présidente de l'Argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, à l'ouverture du sommet des chefs d'Etat d'Amérique latine, à Costa do Sauipe.(Photo : Reuters)

Le président cubain, Raul Castro (g) et la présidente de l'Argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, à l'ouverture du sommet des chefs d'Etat d'Amérique latine, à Costa do Sauipe.
(Photo : Reuters)


Un méga-sommet, c'est ainsi que la diplomatie brésilienne qualifie cette grande rencontre régionale de tout ce que l'Amérique compte de dirigeants au sud du rio Grande.

33 pays sont en effet représentés à Costa do Sauipe, ce complexe touristique de la côte brésilienne, pour participer à pas moins de quatre sommets consécutifs ces mardi et mercredi.

Celui du Mercosur, le marché commun sud-américain, qui ouvre le marathon, semble un peu éclipsé par la première séance d'une nouvelle et large configuration voulue par Lula et rassemblant pêle-mêle tous les pays d'Amérique latine et des Caraïbes.

Autre sommet, celui du Groupe de Rio, qui sera très bref puisqu'il n'a d'autre but que d'accueillir au sein de ce forum actuellement présidé par le Mexique, un 23ème adhérent, Cuba.

Enfin, l'Unasur, l'Union des nations sud-américaines, elle aussi une initiative brésilienne de création récente, profitera de l'occasion pour tenir une réunion un peu assombrie par la menace de l'Uruguay de s'en retirer pour cause de querelle avec l'Argentine.

Il n'empêche : à Costa do Sauipe, l'heure est à la joie de se retrouver en famille pour tous ces leaders très majoritairement à gauche. La présence des Etats-Unis au sein de l'Organisation des Etats américains, l'OEA, pèse très clairement à plus d'un. D'où leurs efforts pour réintégrer pleinement parmi eux Cuba, représentée par Raul Castro, même si l'île demeure exclue de l'OEA.

Avec notre correspondante au Brésil, Annie Gasnier

Sur le fond, les premiers débats n’ont malheureusement pas fait avancer la solidarité régionale. Ensemble, les chefs d’Etat du Mercosur (Marché commun sud-américain qui réunit l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay avec le Chili et la Bolivie comme pays associés) étaient réunis ce mardi matin et ont évidemment évoqué la crise financière mondiale en rappelant l’importance de la solidarité à l’intérieur de la région. Mais pour mieux résister aux effets de cette crise, concrètement, on a vu peu de décisions illustrer ces propos.

La proposition par exemple de créer une banque du Sud, qui avait été formulée par le Vénézuélien Chavez en début d’année, est toujours à l’étude. « Si la région avait un système financier propre, elle aurait peut-être mieux résisté à la crise », a déclaré l’Equatorien Rafael Correa.

La présidence brésilienne n’a pas non plus réussi à boucler l’épineux dossier de la taxe extérieure commune qui créerait les conditions d’un véritable marché commun, au lieu de la double taxation des marchandises qui circulent. Le Paraguay s’est opposé et a refusé de signer, et tout est à refaire. Et cette discussion est importante car cette taxe est un obstacle aux avancées des négociations entre le Mercosur et l’Union européenne « sur le point de reprendre », assure la diplomatie brésilienne.

Enfin, tout n’est pas négatif puisqu’il y a un exemple de solidarité : ce sont les produits textiles de la Bolivie qui seront écoulés désormais dans les pays du Mercosur parce que les Etats-Unis ne recevront plus ces produits.

Premiers pas de Raul Castro sur la scène diplomatique

Lors de la cérémonie d’ouverture, l’hôte de ces sommets, le président brésilien, n’a pas manqué de souhaiter la bienvenue au président cubain. Lula a dit  « espérer que sa présence serait la première de nombreuses autres ».

En fait, Cuba fera officiellement son entrée mercredi dans le groupe de Rio. C’est un groupe qui réunit 22 nations sud-américaines depuis 1986, sans la présence des Etats-Unis, et qui est souvent mobilisé lors de conflits régionaux.