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Mayotte/Migrations

La France interpellée pour son centre de rétention de Pamandzi

par  RFI

Article publié le 18/12/2008 Dernière mise à jour le 18/12/2008 à 19:36 TU

La France interpellée sur les « conditions indignes et inhumaines » de rétention des immigrants clandestins sur l'île française de Mayotte, dans l'océan Indien. Des conditions déjà dénoncées par la Cimade, la seule association habilitée jusqu'à présent à intervenir dans les centres de rétention. Aujourd'hui, Amnesty International fait savoir qu’une vidéo et des photos ont été envoyées aux ministres français de l'Intérieur et de l'Immigration, prises à l'intérieur du centre de rétention de Pamandzi, à Mayotte.

C'est le centre le plus important de France (16 000 expulsions de sans-papiers à Mayotte cette année), mais il n'y a que 60 places. Le film daterait d'octobre dernier.

Sur la vidéo, des hommes, des femmes et des enfants, entassés dans des locaux, allongés sur des matelas à même le sol, et un amoncellement de poubelles dans une cuisine où des restes de nourriture jonchent le sol.

Une réalité qu'a déjà côtoyée Flore Adrien, la présidente du groupe de la Cimade à Mayotte : « J’ai été particulièrement frappée de la vétusté des locaux. Je me suis dis : mais comment peut-on être une mère avec des enfants et pouvoir rester plusieurs jours comme ça dans cet endroit où il n’y a absolument rien ? Rien que du béton. Il n’y a pas que la vétusté, j’ai envie de dire, la promiscuité des personnes y est pour beaucoup ».


La Cimade a déjà dénoncé à plusieurs reprises cette situation, le commissaire aux Droits de l'homme du Conseil de l'Europe et la Commission nationale de déontologie de la sécurité aussi.

Aujourd'hui, Amnesty International interpelle les autorités françaises. Jean-François Dubost, responsable du service réfugiés-migrants d'Amnesty International France :

« Oui, les autorités françaises, depuis d’ailleurs fort longtemps, sont très informées et très au courant de cette situation tout à fait déplorable ».

Pour Flore Adrien, de la Cimade, les autorités françaises tiennent un double langage :

« Il y a forcément un double langage parce que s’il n’y en avait pas un, ça fait longtemps qu’il y aurait un nouveau centre de rétention ».