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19/12/2008

J-32 : L'impeachment...10 ans après

par Anne Toulouse

Article publié le 19/12/2008 Dernière mise à jour le 19/12/2008 à 02:21 TU

Le 19 décembre 1998, la Chambre des représentants votait l’impeachment de Bill Clinton. Qui aurait cru que, 10 ans plus tard, de nombreux protagonistes seraient toujours là, quoique dans un autre rôle, sur la scène politique. Hillary, épouse et candidate bafouée, se prépare à investir le département d’Etat. Bill apparaît toujours comme une grenade dégoupillée politique, mais les affaires de femmes semblent avoir lassé, sinon lui, du moins l’opinion publique.
Seule emblème de la fidélité dans cette affaire, Betty Curry, la secrétaire de Bill Clinton, répond maintenant au téléphone au quartier général de Barack Obama.
Le futur président a suivi cette affaire de loin. En 1998, il était à Chicago, où il venait d’être élu au sénat de l’Illinois. Mais les nombreux transfuges de la présidence Clinton dans son gouvernement permettent d’ouvrir les vannes de la mémoire. Le futur chef du service juridique, Gregory Craig, est l’un des avocats qui ont plaidé la défense de Bill Clinton. Le candidat au ministère du Commerce, l’aimable Bill Richardson, toujours serviable, avait proposé de recaser Monica Lewinsky aux Nations unies, où il était ambassadeur. Monica avait fait son entrée très remarquée à la Maison Blanche dans les bureaux de Leon Panetta, qui dirige aujourd’hui l’équipe de transition Obama. Rahm Emmanuel, qui occupera après le 20 janvier le rôle le plus élevé dans le cabinet du président, s’apprêtait, au début de l’année 1998, à quitter son rôle de conseiller auprès de Bill Clinton, à cause disait-on, à l’époque, de l’inimitié que lui vouait Hillary. Lorsque le scandale a éclaté, Bill Clinton lui a demandé de rester à ses côtés, ce qu’il a fait jusqu'à la fin de l’année.
Tous ont sans doute gardé le souvenir indélébile de cette journée ! Comment l’oublier ?
Trois jours avant, avaient commencé des frappes sur l’Irak : une opération baptisée « Renard du désert », destinée à dégrader la capacité de Saddam Hussein à fabriquer des armes de destruction massive. L’écran de CNN était coupé en deux : d’un côté on voyait les missiles tomber sur Bagdad, de l’autre les représentants s’agitaient à la tribune. L’après-midi du 19 décembre, la Chambre a voté l’impeachment du président sur deux chefs d’accusation, fausse déclaration sous serment et obstruction à la justice. A 17 heures, Bill Clinton accompagné d’Hillary, d’Al Gore et d’une poignée de fidèles, est venu protester contre cette décision, dans le jardin de la Maison Blanche. Au même moment, « Renard du désert » tirait son dernier missile, la fin de l’opération a été annoncée une heure plus tard. Officiellement, la conjonction des deux événements n’était qu’une coïncidence ! Je me souviens encore, comme si c’était hier, du dessin humoristique paru dans le Washington Post. On y voyait Saddam Hussein, affalé sous une avalanche de missiles, avec cette légende : « Don't mess with a guy in trouble with his girl friend ! », « Il ne faut pas embêter un type qui a des problèmes avec sa petite amie ! »