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Union européenne

Les Slovènes freinent l’adhésion des Croates

par Maud Czaja

Article publié le 19/12/2008 Dernière mise à jour le 19/12/2008 à 20:46 TU

Le président croate, Stipe Mesic (g) et le Premier ministre slovène, Borut Pahor.(Photos : Wikipedia & flickr/montage Rfi)

Le président croate, Stipe Mesic (g) et le Premier ministre slovène, Borut Pahor.
(Photos : Wikipedia & flickr/montage Rfi)

Un seul nouveau chapitre des négociations entre la Croatie et l’Union européenne a été ouvert ce vendredi à Bruxelles alors que l’ouverture de dix volets était envisagée. La Slovénie a en effet mis son veto en raison de contentieux territoriaux avec Zagreb. La Commission européenne espère tout de même pouvoir clore « la feuille de route » des négociations techniques avec la Croatie avant la fin de son mandat prévue fin 2009.

La route qui mène à l’Union européenne est parsemée de procédures bien précises à respecter par les pays candidats. La Croatie est sur les rangs depuis 2004 après avoir signé l’accord de stabilisation en 2001. Le processus a été officiellement lancé en 2005. Au total, 35 chapitres des négociations doivent être étudiés d’ici à fin 2009 afin de pouvoir boucler une feuille de route qui doit permettre à Zagreb d’entrer dans l’Union européenne en 2010 ou 2011. Les 27 comptaient ouvrir dix nouveaux chapitres ce vendredi à Bruxelles mais en raison du veto slovène, seul un nouveau volet, celui concernant les marchés publics, a été ouvert ; ce qui monte à 22 le nombre de chapitres ouverts depuis octobre 2005.

Les principaux points de discorde entre Bruxelles et Zagreb concernaient jusqu’à présent la coopération de la Croatie avec le Tribunal pénal international ou la situation politique croate qui ne répondait pas encore aux exigences européennes mais désormais, l’obstacle numéro un à l’adhésion de la Croatie semble être un désaccord frontalier avec la Slovénie.

La baie de Piran au cœur du contentieux

Le tracé des frontières entre la Slovénie et la Croatie a été aménagé en 1996 mais 46 kilomètres soit 1% de cette zone frontalière restent sujets à discussion et notamment la question du partage des eaux territoriales dans le golfe de Piran, une zone maritime entourée des côtes italiennes, slovènes et croates. L’enjeu de cette baie est avant tout l’accès de la Slovénie à la mer Adriatique. Les eaux territoriales slovènes sont enclavées entre les eaux italiennes et croates et Ljubljana réclame un accès aux eaux internationales.

La Slovénie accuse Zagreb d’avoir inclus dans les documents transmis à l’Union européenne des éléments qui préjugent de la fixation des frontières terrestres et maritimes entre les deux pays. Or, les deux anciennes Républiques yougoslaves n’ont jamais réussi à se mettre d’accord depuis leur indépendance en 1991.

Les autorités slovènes et croates semblaient avoir trouvé un compromis en 2001 mais des incidents ont de nouveau eu lieu entre les deux pays en 2004. Ce vendredi, le Premier ministre slovène Borut Pahor a déclaré être prêt à discuter avec son homologue croate « dès la semaine prochaine » pour trouver une solution à ce différend.

Les négociations devraient se terminer d’ici fin 2009

Le président croate Stipe Mesic estime que le veto slovène est une question à régler par Bruxelles. Les 27 ont critiqué la position slovène vis-à-vis de Zagreb. L’Union européenne a invité les deux pays à faire preuve de retenue ce que n’a pas apprécié le ministre slovène des Affaires étrangères qui a rétorqué que « la Commission ne consacre pas assez d’attention aux intérêts des Etats-membres, qu’elle représente, mais veut obtenir des résultats dans le domaine de l’élargissement ».

Le commissaire européen à l’Elargissement Olli Rehn se veut de son côté rassurant ; les négociations techniques d’adhésion à l’UE pourraient toujours se terminer avant la fin de l’année prochaine. Le processus « dépend essentiellement de la capacité de la Croatie à faire les réformes, en particulier dans le secteur judiciaire et de la lutte contre la corruption ainsi que dans la restructuration des chantiers navals », estime-t-il.

La République tchèque qui doit prendre les rênes de l’Union européenne le 1er janvier prochain a, en tout cas, déjà prévenu qu’elle ne prendrait pas parti pour l’un ou l’autre pays.