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20/12/2008

J-31 : Les jeux du pouvoir

Article publié le 20/12/2008 Dernière mise à jour le 20/12/2008 à 06:34 TU

Avec l’arrivée de Barack Obama, il semble que le basket soit en passe de devenir le sport national américain. Le futur président est un adepte de ce jeu, qui est pour lui une mascotte, puisqu’il y joue avant chaque moment important de sa vie… Le matin de son élection, par exemple. Parmi les débats que suscite la transition, il en est un sur lequel s’arrêtait cette semaine le Wall Street Journal.

Barack Obama a évoqué récemment son envie d’installer une salle de basket à la Maison Blanche et ce, à la place de la salle de bowling, commanditée par Richard Nixon. Nous entrons là dans un vrai conflit politico-culturel : l’industrie du bowling a immédiatement protesté, en avançant le préjudice que l’exclusion de la Maison Blanche porterait à l’image de ce sport populaire. Croyant bien faire, le lobby du bowling a offert de rénover les installations de la Maison Blanche et a produit un projet qui mélange la pompe présidentielle au style flamboyant des salles de jeu (voir photo). Cela devrait, à mon avis, pousser encore un peu plus Barack Obama dans la direction du basket.

Projet de renovation de la salle de bowling de la Maison Blanche, proposé par l'industrie americaine du Bowling.(DR)

Projet de renovation de la salle de bowling de la Maison Blanche, proposé par l'industrie americaine du Bowling.
(DR)

Notez au passage qu’il y a tout de même quelques avantages à être président des Etats-Unis : vous pouvez faire venir à domicile votre sport favori ! Franklin Roosevelt a fait construire une piscine, seul endroit où le président paralysé pouvait faire de l’exercice. La Maison Blanche est également dotée de cours de tennis - où le premier président Bush organisait des tournois -, d’une piste pour courir et d’une salle de gymnastique.

Certains sports sont plus difficiles à pratiquer à domicile. Ronald Reagan, qui était un cavalier accompli, a résisté à la tentation de faire galoper des chevaux sur les pelouses. George Bush préfère, lui, enfourcher une bicyclette, un exercice pour lequel le périmètre de la résidence présidentielle est un peu réduit. Il pédale donc dans les environs de Washington, avec un groupe d’amis qu’il a baptisé « peloton one ». Nous y verrons un hommage discret au tour de France.

Les présidents ont un autre privilège : celui de ne jamais manquer d’équipiers. L’article du Wall Street Journal évoquait les joies des « pick up games » à la présidence. Un « pick up game » est une partie informelle, à laquelle on se joint par cooptation des autres joueurs. Imaginez la bousculade à venir, d’autant que plusieurs membres du gouvernement ont aussi un passé de basketteur, même s’ils n’ont pas été sélectionnés sur ce critère.

Leon Panetta, qui dirige l’équipe de transition et qui était le directeur de cabinet de Bill Clinton, avoue qu’il a passé plus de temps qu’il aurait été raisonnable, à faire le tri parmi toutes les personnes qui voulaient jouer au golf avec le président. On imagine déjà son successeur, Rahm Emmanuel, penché sur la composition de l’équipe qui aura le droit d’aller tirer des paniers avec le président. L’exercice du pouvoir a des exigences que l’on ne soupçonne pas !