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Niger / Canada

L'enlèvement des diplomates canadiens et de leur chauffeur reste une énigme

Article publié le 20/12/2008 Dernière mise à jour le 20/12/2008 à 13:46 TU

L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les armes illicites, Robert Fowler.(Photo : AFP)

L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les armes illicites, Robert Fowler.
(Photo : AFP)

Ottawa s’interroge sur la disparition au Niger de Robert Fowler et de Louis Guay, deux diplomates canadiens vus pour la dernière fois le dimanche 14 décembre. Leur voiture a été retrouvée dans la région de Tillabéri, à 45 kilomètres de Niamey. Une compagnie minière canadienne a confirmé que les deux hommes avaient bel et bien visité un site à Samira, quelques heures avant de disparaître dans la nature.

Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

Selon l’entreprise canadienne Semafro, Robert Fowler et son adjoint Louis Guay n’avaient pas formellement annoncé leur visite sur le site de la mine d’or de Samara, à 125 kilomètres de Niamey. Malgré tout, les dirigeants les ont reçus et les deux hommes ont pu partager le repas des expatriés canadiens, avant de repartir en direction de la capitale. C’est là qu’on a perdu leurs traces.

La disparition des deux hommes suscite beaucoup d’inquiétudes au Canada, en particulier dans le milieu des Affaires étrangères où on les connaît bien.

Robert Fowler, 64 ans, jouit d’une très bonne réputation parmi les diplomates qui admirent sa grande connaissance de l’Afrique. Conseiller en politique étrangère pour trois Premiers ministres, il s’est spécialisé dans les questions de paix et de sécurité. Son adjoint, Louis Guay, connaît lui aussi très bien le continent africain.

C’est un peu ce qui rassure leurs collègues et amis dans ces circonstances. Ils savent que les deux hommes ont les capacités de négocier avec d’éventuels ravisseurs, sans se laisser gagner par la panique. 

L'enquête piétine

L’enquête menée par les autorités nigériennes dès la disparition des deux diplomates canadiens et de leur chauffeur piétine. Ils ont pourtant disparu dans une zone réputée calme. Leur trace s'est perdue dimanche soir sur le trajet de retour à Niamey, après avoir visité une mine d'or dans la région de Tillabéri. Leur véhicule a été retrouvé lundi, à l'aube, à 45 kilomètres à l'ouest de Niamey.

Il n’y a aujourd’hui aucune piste sérieuse sur l'endroit où se trouvent les trois personnes. La revendication de leur enlèvement par le Front des forces de redressement a été très vite démentie par les responsables de ce mouvement rebelle touareg. Et depuis, il n’y a eu aucune autre revendication. Et aucune demande de rançon n'a été faite.

Dès le début de l’enquête, Niamey s’est empressé de dire que Robert Fowler n’était pas en mission officielle au Niger et qu’il avait sollicité une invitation pour assister aux festivités du cinquantenaire de l’indépendance de ce pays. Faux, disent les Nations unies. Le diplomate canadien était bel et bien en mission officielle. Dans son message à la nation, mercredi soir, à l'occasion de la fête de l'Indépendance, le président nigérien Mamadou Tandja n'a pas dit un mot sur la disparition des deux diplomates et de leur chauffeur.

RFI