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Iran

La police fait une descente chez la prix Nobel Shirin Ebadi

Article publié le 21/12/2008 Dernière mise à jour le 02/01/2009 à 06:42 TU

La police iranienne a fermé dimanche après-midi les bureaux du Cercle des défenseurs de droits de l'homme, dirigé par la lauréate du prix Nobel de la paix 2003, Shirin Ebadi, marquant un durcissement du pouvoir à l'égard des organisations de défense des droits de l'homme.

La lauréate du prix Nobel de la paix 2003, Shirin Ebadi, dans son bureau lors d’une conférence de presse, à Téhéran le 25 novembre 2008.(Photo : AFP)

La lauréate du prix Nobel de la paix 2003, Shirin Ebadi, dans son bureau lors d’une conférence de presse, à Téhéran le 25 novembre 2008.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Des dizaines de policiers et des hommes en civil ont bouclé le quartier, dans lequel se trouvent les bureaux du Cercle des défenseurs des droits de l’homme, dirigé par Shirin Ebadi. Des policiers sont alors entrés en force dans les locaux sans présenter un ordre de la justice.

Ils ont demandé aux membres du groupe d’évacuer les lieux sans faire de résistance. La descente de la police intervient, alors que le groupe devait organiser une cérémonie pour marquer le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Shirin Ebadi, qui se trouvait dans les locaux au moment de la descente de la police, n’a pas été arrêtée. Elle a dénoncé « un acte illégal qui est un message négatif pour les activistes des droits de l’homme ». Ces derniers mois, elle a multiplié les critiques contre le pouvoir, dénonçant notamment « l’aggravation de la situation des droits de l’homme en Iran ».

Shirin Ebadi

Prix Nobel de la paix 2003

« Nous voulions profiter de cette célébration pour donner un prix à des militants iraniens mais avant que l'on commence la cérémonie, la police est venue et, sans nous montrer aucun mandat de perquisition, elle a scellé le siège de Kanoun. »

21/12/2008 par Fahrid Wahabi

Cette descente de la police s'est déroulée à la suite d'une série de mesures contre des militants des droits de l’homme et des féministes ; plusieurs d’entre eux ont été condamnés à de lourdes peines de prison.

L’action de la police intervient également à quelques mois de la présidentielle de juin 2009, alors que la situation économique s’est largement dégradée, avec notamment une inflation qui atteint les 30%.