par Anne Toulouse
Article publié le 24/12/2008 Dernière mise à jour le 24/12/2008 à 05:19 TU
Si l’on voulait la preuve qu’à la veille de Noël l’actualité présidentielle est en train de mourir faute de combattant, il suffit de se référer a l’effervescence suscitée par l’image de la baignade de Barack Obama. Un photographe a saisi dans son objectif la poitrine nue du futur président. Si je puis me permettre une remarque personnelle, on a vu pire ! D’ailleurs le tabloïd New York Post, qui a publié le cliché, le déclare « fit for office… », avec un jeu de mot sur « fit » qui veut à la fois dire « en forme » et « prêt », en l’occurrence pour sa fonction. Les critiques de la photo sont avant tout ceux qui n’ont pas pu la faire eux mêmes. La presse qui est attachée à la personne du futur président a apparemment passé un accord. Elle recevra des photos exclusives et approuvées par l’entourage de Barack Obama et, en contrepartie, s’abstiendra de clichés spontanés. Le problème est que Barack Obama passe ses vacances à Hawaï où toutes les plages font partie du domaine public. Rien n’interdit donc à un photographe de s’y promener avec son appareil. La seule limite est le périmètre de sécurité imposé par les services secrets, qui protègent le futur président et sa famille. Le photographe n’a pas franchi la ligne rouge, tout simplement, comme l’a expliqué le directeur de l’agence de Los Angeles pour laquelle il travaille : « Il avait du meilleur matériel que les autres ». C’est donc une affaire de zoom !
Ce serait trop simple si l’on s’arrêtait à la contemplation heureuse du nouveau corps exécutif, mais il y a aussi la baignade de madame et des enfants… et là, nous entendons les cris d’orfraie des défenseurs du caractère sacré de la vie privée des mineurs. Il existe d’ailleurs des lois pour protéger l’image des enfants, quand leurs parents choisissent d’y recourir….ce qui n’est pas le cas. Les deux petites filles sont montées sur scène à maintes reprises pendant la campagne et ont mêmes donné une interview à une chaine de divertissement. Le choix de leur école et de leur chien est devenu une affaire d’état. Il est difficile d’ouvrir un magazine, depuis ces derniers mois, sans tomber sur une interview de leur mère faisant le compte rendu exhaustif des faits et gestes de ces deux charmantes petites filles : elles sautent sur le lit de leurs parents le matin, papa prépare leurs sandwichs, elles doivent accomplir de menus travaux domestiques, etc, etc… Scènes de la vie familiale, qui visent à nous montrer, et l’on s’en réjouit, que les petites Obama sont restées des enfants comme les autres... Tout autant que les enfants du président des Etats-Unis peuvent l’être !