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France

Jean-Charles Marchiani bénéficie d'une grâce présidentielle

Article publié le 24/12/2008 Dernière mise à jour le 24/12/2008 à 11:48 TU

Jean-Charles Marchiani, le 6 octobre 2008, à l'ouverture du procès de l'Angolagate. (Photo : AFP)

Jean-Charles Marchiani, le 6 octobre 2008, à l'ouverture du procès de l'Angolagate.
(Photo : AFP)

L'ancien préfet du Var, Jean-Charles Marchiani, actuellement emprisonné pour trafic d'influence, a bénéficié d'une grâce présidentielle partielle à l’occasion de la nouvelle année. Vingt-sept détenus en bénéficient, cette année, en France. Nicolas Sarkozy a décidé de leur accorder des remises de peines pour « comportement exemplaire ».

Nicolas Sarkozy l’avait annoncé peu après son accession à l’Elysée, en mai 2007 : il n’y aura plus de grâces collectives à l’occasion du 14 juillet, ou même de la nouvelle année. Cependant, le chef de l’Etat avait pris soin de préciser qu’il ne s’opposait pas, au cas par cas, à des réductions de peine pour les détenus au comportement exemplaire.

Le 23 décembre, la présidence de la République a annoncé que vingt-sept détenus profiteraient d’une grâce partielle. Parmi eux, Jean-Charles Marchiani, l'ancien préfet du Var, emprisonné pour trafic d’influence depuis le 26 mai dernier. Avec cette remise de peine, l’ex-homme de confiance de Charles Pasqua, qui a déjà purgé la moitié de sa peine, peut demander une libération conditionnelle.

Agé de 65 ans, l’ancien préfet du Var comparaît en ce moment dans le procès de l’Angolagate, ce vaste trafic d’armes présumé vers l’Angola. Il encourt, dans cette affaire dont le jugement sera rendu à l’automne 2009, une nouvelle peine de prison ferme. Mais ces grâces présidentielles, au cas par cas, ne résoudront pas le problème de la surpopulation carcérale. Avec plus de 63 000 détenus pour 51 000 places, la situation dans les prisons françaises reste préoccupante.

Un homme de l’ombre


En mars 2007, Jean-Charles Marchiani, jugé dans deux affaires de commissions occultes, est condamné à des peines de prisons de 3 et 1 an. Lors de son procès, l'avocat général n'avait pas pris de gants pour décrire le personnage, « une brebis galeuse, un escroc adepte de la fanfaronnade »...

Indéniablement, Jean Charles Marchiani, adepte des coups tordus, a souvent agacé. Les faits d'armes de cet aîné de six enfants, né il y a 65 ans dans la montagne corse, remontent à l'époque où Charles Pasqua, son mentor, était ministre de l'Intérieur.

Héros national

Les deux hommes se sont rencontrés à la fin des années 60 dans la mouvance corse de Paris. Jean-Charles Marchiani était alors un jeune agent des services secrets. Homme de l'ombre, il le restera toute sa vie.

Sous le premier ministère Pasqua, il mène des opérations secrètes qui permettront d'obtenir la libération des otages au Liban. En 1995, le président Jacques Chirac le félicite pour avoir ramené deux pilotes français prisonniers des serbes de Bosnie.

Grâce à de tels états de service, son avocat estime qu'il est un héros national. Un héros, qui pourtant, à souvent maille à partir avec la justice : inculpé dans le procès de l'« Angolagate », il encourt une nouvelle peine de prison.