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Immigration en Europe

Italie et Espagne : 2 approches différentes

Article publié le 26/12/2008 Dernière mise à jour le 26/12/2008 à 21:30 TU

Un millier de candidats à l'immigration, partis des côtes africaines à bord de quatre embarcations, sont arrivés en quelques heures jeudi soir et vendredi matin sur l'île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile. Les arrivées par la mer ont fortement augmenté en 2008 en Italie alors qu'elles ont reculés sur les côtes espagnoles en raison de la politique migratoire du gouvernement Zapatero.
Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Arrivée à Lampedusa de près de trois cents immigrés clandestins, le 16 mars 2008.(Photo : AFP)

Arrivée à Lampedusa de près de trois cents immigrés clandestins, le 16 mars 2008.
(Photo : AFP)

Une mer calme, une température plutôt clémente pour cette période de l’année : voilà pourquoi autant de candidats à l’immigration sont arrivés en quelques heures sur l’île de Lampedusa.

Près de mille personnes au total, alors que depuis le début du mois de décembre, le centre de premier accueil situé sur cette île n’hébergeait que 160 immigrants dont une centaine de mineurs qui, en raison de la législation en vigueur, ne peuvent être expulsés.

Prévu pour accueillir un maximum de 850 personnes, ce centre est à nouveau saturé.

Parmi les nouveaux arrivés, 350 clandestins dont 14 femmes, étaient à bord d’une embarcation de fortune à la dérive. Ils ont été secourus par la marine militaire italienne grâce à un SOS lancé par téléphone satellitaire.

Cette nouvelle vague de débarquement en provenance des côtes d’Afrique du Nord pourrait être suivie d’autres débarquements au cours des prochains jours si le temps demeure aussi clément.

En effet, l’accord bilatéral entre l’Italie et la Libye, sur l’utilisation de patrouilles mixtes pour renforcer la surveillance des frontières libyennes, qui est inclus dans le traité d’amitié signé entre Rome et Tripoli au mois d’août dernier, n’a toujours pas été ratifié par le Parlement italien, comme l’a précisé le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni lors de sa conférence de presse de fin d’année, conférence au cours de laquelle il a tout juste effleuré le thème de l’immigration.

Le contraste Italie-Espagne

Le centre de Lampedusa, saturé en cette période de fin d'année : il s’agit d’une situation exceptionnelle qui montre que, même en plein hiver, les migrants sont encore nombreux à vouloir rallier l'Europe.

Les arrivées par la mer ont fortement augmenté en Italie en 2008, passant de 14 200 pour la période de janvier à septembre 2007, à plus de 24 000 en 2008, chiffres du ministère italien de l'Intérieur.

De son côté José Luis Zapatero, le chef du gouvernement espagnol, annonce une baisse sensible du nombre de migrants clandestins. 5 000 personnes de moins ont débarqué sur les côtes espagnoles en 2008 par rapport à 2007.

En août 2006, le ministre sénégalais de l'Intérieur Ousmane Ngom (g) et le ministre espagnol de la Sécurité Alberto Saiz Cortes (d) ont signé un accord pour lutter contre l'émigration clandestine.(Photo: AFP)

En août 2006, le ministre sénégalais de l'Intérieur Ousmane Ngom (g) et le ministre espagnol de la Sécurité Alberto Saiz Cortes (d) ont signé un accord pour lutter contre l'émigration clandestine.
(Photo: AFP)

En 2007, les arrivées de migrants aux Canaries, territoire espagnol situé au large de l'Afrique, avaient déjà diminué de moitié.

Il y a aujourd'hui moins de deux cent personnes dans les centres de rétention pour immigrés illégaux en Espagne, alors qu'en 2006, au moment des arrivées massives, il y en a eu jusqu'à 10 000.

Le dispositif européen de contrôle maritime Frontex, mis en place au large des côtes africaines, et les accords signés par l'Espagne avec les pays d'origine et de transit des migrants illégaux, ont rendu les routes vers l'Espagne moins attractives. L'Italie semble, par contre, rencontrer des difficultés pour mettre en œuvre ses accords avec la Libye.