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27/12/2008

J-25 : l'exception Obama…

Article publié le 27/12/2008 Dernière mise à jour le 29/12/2008 à 16:28 TU

Sur la fin de son mandat, en 1951, le président Harry Truman a eu cette phrase célèbre: « Si vous voulez avoir un ami dans cette ville, adoptez un chien ! ». La présidence a tendance à produire des misanthropes car, plus que le commun des mortels, ses élus subissent les hauts et les bas de l'affection populaire.

Les derniers sondages montrent que Barack Obama plane dans les sommets de l'état de grâce. 32% des Américains le désignent comme l'homme qu'ils admirent le plus, toutes catégories confondues. Plus de 80% des personnes interrogées sont satisfaites de la façon dont se déroule la transition, 67% lui font confiance. Plus gratifiant encore, la moitié des personnes identifiées par les enquêteurs comme des conservateurs pensent qu'il peut être un bon président.

L'euphorie du futur président est sans doute tempérée par la lecture des statistiques. S'il l'on regarde le sondage Gallup, qui enregistre, mois par mois, la cote d'amour des présidents depuis la dernière Guerre mondiale, on constate que c'est souvent ceux qui sont montés le plus haut qui descendent le plus bas. Par exemple, c'est l'ami des chiens, Harry Truman, qui a eu la plus basse cote d'approbation : 22%, dans les mois qui ont précédé son départ de la Maison Blanche. Le même homme enregistrait 87% d'opinions favorables, lorsqu'il a succédé à Franklin Roosevelt en 1945.

Le grand spécialiste des montagnes russes est l'actuel président, George Bush, qui a battu le record absolu de popularité en septembre 2001, avec 90% d'opinions favorables, avant de battre le record d'impopularité en avril 2008, avec 69% d'opinion défavorables.

On pourrait multiplier les exemples qui illustrent l’adage américain : « What goes up must come down » (tout ce qui monte doit redescendre), mais dans cette loi de la physique et de la sagesse populaire, il y a peut-être une exception Obama, que décrivait cette semaine un essai du Wall Street Journal :

« On peut avancer l'hypothèse que même si M. Obama s'avère être un président médiocre ou un mauvais président, le symbolisme même de cette élection est, en soi, un accomplissement historique, un monument dans lequel l'Amérique se regarde comme dans un miroir, avec ses promesses et tous les préjugés qu'elle a surmontés… Sa grandeur repose sur la façon dont nous nous voyons nous-mêmes - intelligents, larges d'esprit et pleins de bonnes dispositions – et n'a qu'une relation abstraite avec ce qui pourra être accompli »(WSJ, A Monument to Obama , mardi 23 décembre 2008).