par Anne Toulouse
Article publié le 01/01/2009 Dernière mise à jour le 01/01/2009 à 00:21 TU
Tous les quatre ou huit ans, selon les destins présidentiels, le 1er janvier ressemble à un faux départ. L’année commence vraiment le 20, avec l’arrivée du nouveau président, les festivités et les attentes qui l’accompagnent. Sur le plan de la symétrie, la Constitution aurait sans doute facilité les choses en faisant coïncider les deux calendriers. Le nouveau président aurait pris ses fonctions au moment précis où la traditionnelle boule de cristal tombait à Time Square, on aurait même pu lui demander de faire le compte à rebours et de déclencher le mécanisme. Après cela, la vie aurait repris une bonne fois pour toutes son cours normal.
Il faut néanmoins se souvenir que les gardiens de la Constitution n’ont pas en tête la rationalisation des réjouissances populaires, mais le respect des désirs des pères fondateurs. Eux-mêmes n’avaient pas imaginé une seconde que leurs descendants se réuniraient en pleine nuit, dans le froid, pour chanter en cœur « Ce n‘est qu’un au revoir ». La chanson originale a pourtant été écrite par un poète écossais en 1788, l’année même où la Constitution a été ratifiée par l’ensemble des Etats américains. En fait les pères fondateurs n’avaient même pas songé à la date de la prise de fonction du président, l’idée générale étant qu’il s'y prêterait quand ils serait prêt.
Le premier président, George Washington, a ainsi prêté serment le 30 avril, après un voyage exceptionnellement long entre sa résidence de Mount Vernon et New York, où s’est déroulée la première cérémonie.
La date a ensuite été fixée au 4 mars, ce qui entraînait un espace de 4 mois entre l’élection et la prise de fonction du président.
La transition a été abrégée en 1933 par le 20e amendement de la Constitution, qui stipule que le président prend ses fonctions le 20 janvier à midi. Pourquoi pas plus tôt : parce que l’élection du président n’est officielle que lorsqu’elle a été confirmée par le Congrès. Le même amendement précise que les parlementaires des deux chambres prêtent serment le troisième jour de janvier. Ils ne peuvent donc pas procéder à l’élection avant d’être installés, et il faut en plus prévoir quelques jours de battement, au cas où l’élection serait contestée.
Rien de tel cette année, où les deux hommes qui se transmettront le pouvoir ont accueilli 2009 à 4 heures d’intervalle, l’un au Texas, l’autre à Hawaï.
Quant à moi, quelle que soit l’heure où cette année est arrivée chez vous, je adresse mes vœux les plus chaleureux et les plus sincères !