Article publié le 02/01/2009 Dernière mise à jour le 02/01/2009 à 11:17 TU
Une famille israélienne dans un abri à Beersheva, dans le sud d'Israël, le 1er janvier 2009.
(Photo : AFP)
Avec notre envoyé spécial à Beersheva, Nicolas Falez
Aucun signe de panique dans le centre-ville de Beersheva, une ville dite « de développement », façonnée et peuplée au rythme des vagues d’immigration successives : juifs d’Afrique du Nord dans les années 1950 et 1960, juifs d’ex-URSS dans les années 1990.
« Bien sûr je ne me sens pas bien… c’est très triste… mais nous n’avons pas peur… nous avons confiance en Dieu », confie une enseignante qui ne travaille pas, puisque les écoles sont fermées par mesure de sécurité. Dans sa boutique, Elie, le couturier, travaille comme d’habitude. La radio est allumée et les programmes s’interrompront en cas d’alerte. Ce matin encore, ce fut le cas. Elie est donc allé se mettre à l’abri, sous l’escalier en béton de la galerie commerciale voisine. Comme d’autres villes de la région, Beersheva est équipée d’un système de sirènes qui se déclenchent dès qu’un missile approche. Enfin… en principe, puisqu’il n’a pas fonctionné à chaque tir ces derniers jours.
Non loin de la boutique d’Elie, il y a celle du bijoutier. Pour lui, il était urgent qu’Israël lance une offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza. « Tous les habitants du Neguev sont contents de cela », dit-il, « à Sderot cela dure depuis huit ans et personne ne fait rien ». A la sortie du centre commercial, Tami regarde passer une ambulance, toutes sirènes hurlantes. Elle demande autour d'elle si un tir de roquettes a fait un blessé. Tami vit depuis quarante ans à Beersheva et pour la première fois, elle se sent menacée. « La première nuit, je n’ai pas dormi. J’air peur pour moi et mes enfants ».
Devant la gare routière de Beersheva, David attend son bus. Cet étudiant religieux soutient l’offensive en cours contre Gaza, comme une très large majorité de ses compatriotes. « Les Palestiniens ont voté pour le Hamas » dit-il, « ils récoltent ce qu’ils ont semé ». A propos du lourd bilan de l’opération parmi les civils palestiniens, David explique : « Nous souffrons aussi vous savez. Il est temps de finir cette guerre. Pour eux comme pour nous… »