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06/01/2009

J-14 : Le Congrès s’installe

par Anne Toulouse

Article publié le 06/01/2009 Dernière mise à jour le 06/01/2009 à 06:43 TU

Ce mardi a lieu la vraie rentrée parlementaire. Pour être précis et honorer le goût pour les chiffres des institutions américaines, le nouveau Congrès, élu le 4 novembre, qui est le 111ème de l’histoire des Etats-Unis, est entré en vigueur le troisième jour du mois de janvier comme le stipule le 20ème amendement de la Constitution. Cependant les représentants et les sénateurs ne le deviendront vraiment que lorsqu’ils auront prêté serment, ce mardi.

Le texte du serment est largement inspiré par celui que le président prononce au moment de sa prise de fonction et dont le texte figure dans l’article II de la Constitution. C’est une fantaisie de l’Histoire, car les pères fondateurs avaient prévu que les membres du Congrès jureraient simplement de respecter la Constitution. La Chambre qui comporte 435 membres (434 membres cette année, car un siège est vacant) prête serment collectivement, en levant la main droite et en récitant le texte à haute voix.

Les sénateurs ont droit à un traitement privilégié, car ils sont moins nombreux. Ils ne sont renouvelés que par tiers. Les 33 ou 34 membres nouvellement élus à chaque session prêtent serment, un par un, devant le président du Sénat, qui est le vice-président des Etats-Unis. Un sénateur ou un représentant doit prêter serment à chaque fois qu’il est réélu.

Contrairement à une idée reçue, la cérémonie officielle ne prévoit pas que les parlementaires prêtent serment sur la Bible, ni sur quoi que ce soit, du reste. S’ils le font c’est lors d’une cérémonie privée, entourés de leur famille. Ils utilisent alors le livre sacré conforme à leurs croyances, ou bien la Constitution. Cette cérémonie est généralement plus photogénique, et c’est cette image qui est largement diffusée, mais elle n’a aucun caractère officiel.

Bien que cette cérémonie se renouvelle tous les deux ans, elle a toujours une touche d’originalité qui, cette année, sera assurée, une fois de plus, par l’Etat de l’Illinois. Il se peut que l’un des deux sénateurs de cet Etat essaie d’occuper son siège en force. Pour comprendre cet épisode, il faut rappeler le début de la saga. Le deuxième siège de sénateur de l’Illinois, occupé par Barack Obama, est devenu vacant avec l’élection de celui-ci à la présidence. Dans ce cas, c’est le gouverneur de l’Etat qui désigne un remplaçant. Celui de l’Illinois, déjà impliqué dans diverses malversations, a essayé de vendre le siège au plus offrant. Malgré son arrestation et son inculpation le 9 décembre dernier, il refuse de démissionner et a défié le Parti démocrate, en désignant un notable noir de 71 ans, Roland Burris. Les dirigeants démocrates du Sénat refusent de reconnaître cette nomination, mais le bénéficiaire, qui après tout n’est coupable de rien, est parti lundi pour Washington, bien décidé à prêter serment. Tout le monde retient son souffle en attendant la suite des événements.

Un autre siège est en balance, celui du Minnesota. Après un recompte de deux mois, il a été attribué a un ancien comédien satyrique, représentant le Parti démocrate, Al Franken. Son adversaire républicain va, vraisemblablement, contester les conditions du recompte, ce qui laissera l’attribution en suspens.

En revanche, deux sénateurs sur le chemin de la sortie prêteront serment. Joe Biden n’a pas pu encore démissionner, car il a été réélu pour la  7ème fois au Sénat, en même temps qu’à la vice-présidence. Son remplaçant ne pourra être désigné qu’après l’entrée en fonction du nouveau Congrès. Hillary Clinton a, elle, décidé de rester en fonction jusqu'à ce que sa nomination à la tête du département d’Etat soit ratifiée… par le Sénat précisément !

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