par RFI
Article publié le 10/01/2009 Dernière mise à jour le 10/01/2009 à 03:41 TU
Les collectifs de sans papiers en France organisent régulièrement des manifestations pour se faire entendre des autorités et du public.
(Photo: AFP)
Les autorités maliennes le reconnaissent ouvertement : la question des Maliens sans papiers en France est très sensible parmi la population. Et pour que le gouvernement malien accepte que la France expulse davantage de clandestins vers le Mali, Paris doit en contrepartie accepter un plus grand nombre de régularisations. Or pour l'instant, la France propose toujours le même quota de 1 500 par an. Des sources bien informées ont expliqué à RFI que le Mali demandait 4 000 régularisations annuelles, ce qui a été refusé par le gouvernement français.
Pour la société civile malienne, ces chiffres restent de toute façon une goutte d'eau au regard du nombre de sans papier estimés à 22 000 en France. Pour Mahamadou Keïta, de l'Association des Maliens expulsés, « La France expulse chaque mois entre 40 et 55 personnes vers le Mali. En 2008, il y a eu 478 Maliens expulsés de France. Si l’accord est signé, combien y aura-t-il de personnes à accueillir à l’aéroport de Bamako ? »
Les autorités maliennes ne ferment cependant pas la porte au gouvernement français. Mais c'est peut-être avec le remplaçant de Brice Hortefeux à la tête du ministère français de l'Immigration qu'ils devront à l'avenir négocier.
L'immigration malienne en chiffres |
Environ 4 millions de Maliens vivent à l'étranger, dont 200 000 en Europe. Les Maliens en France seraient 120 000, dont un tiers seulement en situation régulière. L'argent qu'ils envoient au Mali, un peu moins de 200 millions d'euros par an, représenterait 10% des revenus du Mali, soit bien plus que l'aide accordée par la France à son ancienne colonie (156 millions depuis 2000 selon l'Agence française de développement). |
Des manifestations, au Mali à Bamako et Kayes, et en France devant le consulat du Mali à Paris, ont demandé cette semaine au gouvernement de Bamako de ne pas signer l'accord reproposé par les Français.
Le Bénin, le Cap Vert, le Sénégal, le Gabon, la République démocratique du Congo, la Tunisie et l'Ile Maurice ont déjà signé des accords de gestion concertée. D'autres accords sont en préparation avec le Burkina, le Cameroun, Haïti et l'Egypte.
Depuis Cotonou dans le cadre d'une tournée africaine cette semaine, le ministre français de l'Immigration Brice Hortefeux a appelé à la poursuite des négociations avec le Mali pour parvenir à un accord « définitif et avantageux ».
Ministre français de l'Immigration
« On ne parle pas de chiffres mais de personnes... Les discussions continuent... Rien ne presse, il faut parvenir à un bon accord... »
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