par Anne Toulouse
Article publié le 16/01/2009 Dernière mise à jour le 16/01/2009 à 11:53 TU
Lady Bird Johnson disait à ses filles : « Ne faites jamais rien que vous ne vouliez voir à la une du New York Times le lendemain matin ». Bien que beaucoup plus jeunes, les deux petites Obama vont découvrir que le statut d’enfant de président a beaucoup d’avantages, mais aussi beaucoup d’inconvénients. Elles vont être, après John et Caroline Kennedy, les plus jeunes occupantes de la Maison-Blanche. Mais depuis 208 ans la résidence présidentielle a connu, parallèlement à l’histoire officielle, une série de sagas familiales.
A de rares exceptions prés, les présidents ont tous été mariés et pères de famille. Un seul, Grover Cleveland, a eu un enfant pendant son mandat, la petite Esther née en 1893.Il est également le seul à s’être marié à la Maison-Blanche, où il a épousé, à l’âge de 48 ans, une jeune fille de 21 ans.
Etant donné l’âge des présidents, les mariages célébrés à la Maison-Blanche étaient généralement ceux des enfants. Neuf présidents y ont marié leurs filles, le dernier en date étant Richard Nixon, en 1971, en présence de 400 invités et de 600 journalistes. Le tout dernier mariage célébré dans la résidence présidentielle a été en 1994, celui du frère d’Hillary Clinton avec la fille de la sénatrice de Californie Barbara Boxer. Ils ont divorcé peu de temps après. Jena Bush, qui s’est mariée en 2008, a préféré le ranch familial.
Deux présidents sont devenus veufs à la Maison-Blanche : la femme de John Tyler y est morte en 1842 et celle de Woodrow Wilson en 1914, l’un et l’autre se sont remariés avant la fin de leur mandat.
Deux présidents en exercice y ont péri de mort naturelle. L’un est mort de froid et l’autre de chaleur. W.H. Harrison a succombé à une pneumonie, 31 jours après avoir attrapé un rhume lors de sa prise de fonction, en 1841. 9 ans plus tard, Zachary Taylor, a fait un passage, certes plus long, mais tout de même éphémère à la présidence. Un an après son arrivée au pouvoir, il est « tombé raide » devant le Washington Monument, pendant les cérémonies de la fête nationale, le 4 juillet. Apparemment victime d’un coup de chaleur, il est mort 5 jours plus tard à la Maison-Blanche. Les maléfices du climat ont continué à s’exercer sur son vice-président, Millard Fillmore, qui lui a succédé, mais n’a pas été réélu. Alors qu’elle assistait, à ses cotés, à l’investiture de son successeur, durant une effroyable tempête de neige, sa femme a pris froid. Elle est morte quelques jours plus tard d’une pneumonie, dans un singulier parallèle avec le pauvre président Harrison.
Ce ne sont pourtant pas ces fantômes-là qui hantent la Maison-Blanche. Dans ses couloirs, des gens dignes de foi, disent avoir rencontré Eleanor Roosevelt ou Abigail Adams, cette dernière apparaissant toujours les bras tendus comme si elle étalait encore son linge dans les salons de la résidence. Mais le spectre le plus assidu est celui de Lincoln. En 1945, la reine Wilhelmine des Pays-Bas, qui passait la nuit à la Maison-Blanche, a entendu frapper à sa porte, elle a ouvert et a affirmé s’être trouvée nez-à-nez avec Lincoln. Elle s’est évanouie de frayeur.