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Chine / France

Collection d'art Yves Saint Laurent: Pékin veut bloquer la vente

Article publié le 18/01/2009 Dernière mise à jour le 18/01/2009 à 14:00 TU

Un nouveau motif de tension entre la France et la Chine : les autorités chinoises ont déployé une armée d'avocats pour tenter de récupérer des antiquités appartenant aujourd'hui à la collection d'art d'Yves Saint Laurent. Ces pièces provenant du Palais d'été, pillé par les troupes britanniques et françaises au XIXe siècle, sont sur le point d'être vendues aux enchères. La vente doit se dérouler sur trois jours, du 23 au 25 février.

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Yves Saint Laurent (1<sup>er</sup>&nbsp;août 1936, Oran, Algérie – 1<sup>er</sup>&nbsp;juin 2008, Paris).(Photo : Reuters)

Yves Saint Laurent (1er août 1936, Oran, Algérie – 1er juin 2008, Paris).
(Photo : Reuters)

C'est une des plus sombres pages de l'histoire des relations entre la Chine et les puissances occidentales. En 1860, les forces britanniques et françaises, présentes en Chine, menèrent une opération de représailles contre le Palais d'été des empereurs chinois, à quelques kilomètres du centre de Pékin. Un épisode connu comme le « sac du Palais d'été », et qui aujourd'hui encore constitue un des affronts les plus graves infligés à la Chine.

A l'occasion de cet évènement, des militaires auraient pillé une partie des trésors du palais. Parmi lesquels : deux têtes d'animaux, éléments d'une fontaine érigée au XVIIIe siècle. C'est en tout cas ce qu'affirment les autorités chinoises pour tenter de récupérer ces pièces rares, faisant partie aujourd'hui de la collection d'Yves Saint Laurent et qui vont être vendues aux enchères chez Christie's.

Empêcher la vente

Les autorités chinoises ont mobilisé une armée d'une trentaine d'avocats qui, depuis plusieurs mois, multiplient les démarches pour empêcher la vente de ces antiquités et pour obtenir leur restitution à la Chine. Une action sera engagée devant un tribunal français, a expliqué l'un de ces avocats, afin que ces pièces volées soient rendues à la Chine. Ces pièces sont estimées par les commissaires priseurs à près de 30 millions de dollars.

Aucun commentaire pour l'instant de la part de la maison de vente, qui s'apprête à disperser cette collection du grand couturier français à l'initiative de Pierre Berger, l'homme d'affaires et ami d'Yves Saint Laurent. La vente doit se dérouler le mois prochain.