Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Etats-Unis

Investiture : les grands chantiers d'Obama

par Stefanie Schüler

Article publié le 19/01/2009 Dernière mise à jour le 20/01/2009 à 12:33 TU

Entre les crises nationales et internationales, la tâche est lourde pour le nouveau président.© Jason Reed/Reuters

Entre les crises nationales et internationales, la tâche est lourde pour le nouveau président.
© Jason Reed/Reuters

Qu’il s’agisse de la crise économique, de la couverture maladie, du conflit israélo-palestinien ou de la fermeture de Guantanamo, le nouveau président des Etats-Unis est attendu sur tous les fronts. Voici quelques mots-clés pour mieux comprendre les dossiers brûlants du moment auxquels Barack Obama devrait s’attaquer dès son arrivée à la Maison Blanche.

Les chantiers nationaux :

Economie

Pour Barack Obama, la crise économique est devenue la priorité absolue. A plusieurs reprises, le nouveau président a pressé le Congrès à adopter son plan de relance pour qu’il puisse se mettre au travail immédiatement après son investiture. La semaine dernière, l’équipe de Barack Obama est déjà parvenue à un accord avec la majorité démocrate de la Chambre des représentants. Officiellement la future « loi de relance et de réinvestissement américains de 2009 » est dotée de 825 milliards de dollars. Mais le nouveau président n’exclut pas de l’augmenter jusqu’à mille milliards de dollars. Le but : « Sauver ou créer » trois à quatre millions d’emplois. En outre, Barack Obama s’engage pour un plan de sauvetage de l’industrie automobile. Jusqu’à présent, les constructeurs américains ont reçu des crédits qui doivent leur éviter la faillite jusqu’à la fin du mois de mars et permettre la relance du secteur.

Impôts

Dans le plan de relance économique de Barack Obama, les allègements fiscaux jouent un rôle clé. Une baisse des impôts pour les familles qui gagnent moins de 150 000 dollars par an était déjà l’une de ses promesses phare durant la campagne présidentielle. Finalement « il y aura des allégements fiscaux pour les classes moyennes, 95% des Américains vont obtenir des allégements », a dévoilé la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui se montre optimiste d’obtenir le soutien des républicains au Congrès.

Finances

Barack Obama hérite d’un déficit record dans les caisses de l’Etat américain qui s’élève à 455 milliards de dollars l’an dernier et d'un trou anticipé de 1,2 trillion pour l’année 2009. Par conséquent, le nouveau président a prescrit une discipline exemplaire en matière de dépenses. Il a aussi demandé au Congrès de débloquer la deuxième tranche de 350 milliards de dollars du plan de sauvetage du secteur de la finance, adopté au mois d’octobre. Cet argent ne devrait en revanche pas seulement bénéficier aux banques mais devrait également aider les propriétaires de maisons qui risquent de perdre leur bien à cause de la crise immobilière. Barack Obama a aussi annoncé vouloir instaurer des contrôles plus sévères dans le secteur financier. 

Santé

Aux Etats-Unis, le gouvernement fournit une couverture maladie aux plus défavorisés. Les autres doivent contracter une assurance maladie privée. Mais on estime à quelque 45 millions le nombre d'Américains qui ne sont pas assez pauvres pour bénéficier de l’aide gouvernementale, ni assez riches pour se payer une assurance privée. Ils attendent beaucoup de Barack Obama qui leur a promis de réussir là où plusieurs de ses prédécesseurs ont échoué. Le nouveau chef d'Etat veut rendre les assurances privées plus accessibles et la couverture maladie obligatoire pour les enfants. Pour cela, Barack Obama devrait se battre contre les réticences des assureurs, des entreprises pharmaceutiques, des médecins. Mais le président semble déterminé. Il a attribué le portefeuille de la Santé à Tom Daschle, l'ancien chef de la majorité démocrate au Sénat. C’est lui qui devrait aller chercher l'appui de républicains modérés.

Energie / Environnement

Barack Obama veut mettre fin à la dépendance énergétique des Etats-Unis au pétrole du Moyen-Orient en misant sur une « véritable révolution technologique » dans le secteur de l’énergie pour porter la part des énergies renouvelables à 10% du total dès la fin de son premier mandat. Le programme énergétique de Barack Obama porte essentiellement sur deux volets. Premièrement, il vise à réduire de 80% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Deuxièmement, le nouveau président compte créer plusieurs millions d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables en investissant 150 milliards de dollars sur dix ans.

Les chantiers internationaux :

Irak / Afghanistan

Barack Obama s’est toujours opposé à la guerre en Irak. Il souhaite accélérer le retrait des 140 000 GI’s d’Irak pour redéployer 20 000 à 30 000 soldats américains en Afghanistan dès l’été 2009. C’est là, en Afghanistan et dans les zones frontalières du Pakistan que Barack Obama veut mener une « lutte déterminée » contre les talibans, les membres du réseau al-Qaïda et surtout capturer enfin Oussama ben Laden. La « guerre contre le terrorisme » continue donc. Mais Barack Obama veut en finir d'une part avec la stigmatisation des musulmans et d'autre part avec la détérioration de l’image des Etats-Unis dans le monde islamique. A cette fin, il devrait prononcer, très vite après son investiture, un discours dans un pays musulman. Ce pourrait être en Egypte ou en Indonésie, pays où Barack Obama a grandi.

Proche-Orient

Jusqu’à présent et malgré l’offensive israélienne des derniers jours dans la bande de Gaza, Barack Obama ne s’est pas encore ouvertement prononcé sur la stratégie qu’il compte adopter concernant le conflit israélo-palestinien. Néanmoins, il a annoncé une « initiative pour le Proche-Orient » qui cherchera une « solution durable ». Plus globalement, Barack Obama est partisan d'une solution à deux Etats avec la création d’un Etat palestinien. 

Iran

Favorable à un dialogue direct avec Téhéran à propos du nucléaire, Barack Obama devrait faire miroiter, aux yeux de l'Iran, la fin de l'embargo et le rétablissement des relations sans pour autant renoncer à l'option militaire.

Guantanamo

Dès son premier jour à la présidence, Barack Obama pourrait ordonner la fermeture de la prison de Guantanamo. Mais pour fermer ce camp américain qui a dramatiquement dégradé l’image démocratique des Etats-Unis, il faut d’abord trouver des solutions aussi bien d'ordre juridique que sécuritaire pour les prisonniers, qualifiés de « combattants ennemis » par Washington. Par conséquent, la fermeture définitive de Guantanamo ne pourrait avoir lieu que dans un an.   

Torture

Barack Obama n’exclut pas de poursuivre en justice d’anciens membres de l’administration Bush qui se sont rendus coupables de violations des droits de l’homme. « Personne n’est au-dessus de la loi », a déclaré encore dernièrement le nouveau président pour lequel des méthodes d'interrogatoires telles que le simulacre de noyade n’est rien d’autre que de la torture. Barack Obama l’a donc dit et redit : sous son gouvernement, personne ne sera victime de torture.  

Dossier spécial

A écouter/télécharger

Chicago, entre nostalgie et fierté

Il y a une grande fierté, c'est le fils de Chicago qui va à Washington.

20/01/2009

L'investiture de Barack Obama vue par des Américains

C'est tellement important pour nous d'être ici.

20/01/2009