par RFI
Article publié le 21/01/2009 Dernière mise à jour le 21/01/2009 à 17:13 TU
L'investiture mardi de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, a suscité d'immenses espoirs à travers le monde. Mais certains émettent cependant des réserves quant à sa capacité à relever les défis titanesques auxquels il est confronté. Le pays qu'il dirige désormais est engagé dans deux guerres - en Irak et en Afghanistan - et doit faire face à une crise économique majeure.
Après la prestation de serment de Barack Obama, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a salué le début d'un « nouveau chapitre dans l'histoire américaine comme dans l'histoire du monde ».
Le président français Nicolas Sarkozy s'est dit « résolu à travailler main dans la main » avec lui pour « relever ensemble les immenses défis » du monde.
Et pour les parlementaires français, l'arrivée d'Obama marque une rupture et représente un symbole fort :
« Barack Obama qui arrive, c'est George W. Busch qui s'en va [...] Et si les attentes sont fortes, le symbole l'est également ».
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a quant à lui appelé l'Europe et les Etats-Unis à « joindre leurs efforts [...] pour traiter les grands défis de notre époque », tandis que le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a affirmé placer « beaucoup d'espoir et de confiance » en Barack Obama.
D'autres se montrent en revanche plus sceptiques sur la capacité du président américain à relever les défis qui l'attendent, à l'instar du Premier ministre russe. Vladimir Poutine s'est dit « profondément convaincu que les plus grandes déceptions naissent de grands espoirs », comme le rappelle notre correspondant à Moscou :
« Le retour d'une Amérique séduisante pose un vrai problème à Moscou ; tout le travail des dirigeants russes consiste à rompre le charme presque lyrique [...] Le choc culturel est immense entre le nouveau président américain et un homme comme Vladimir Poutine ».
En Afghanistan, la population avait, elle, vaguement entendu parler d'un changement aux Etats-Unis. Mais elle ne sait presque rien de Barack Obama :
« Les Américains disent que George Bush s’en va et que Barack Obama prend le pouvoir. Mais on ne le connaît pas, on sait juste qu’il est Américain [...] Tous espèrent que cet inconnu va leur apporter un peu de paix ».
A Gaza, meurtri par trois semaines d'offensive israélienne, l'investiture de Barack Obama a suscité peu d'intérêt :
« Après trois semaines de guerre, l’arrivée du nouveau président américain est passée presque inaperçue ».
En Iran, l’heure est plus que jamais au scepticisme et à la réserve :
« Dans une première réaction, le chef de la diplomatie, Manouchehr Mottaki avait déclaré que l’Iran préférait attendre des actions concrètes du président Obama, pour porter un jugement. Mais au même moment, il lui avait conseillé de changer sa vision du Proche-Orient et de mieux comprendre les évolutions de cette région. »
En Chine, Pékin marque encore une fois sa réserve vis-à-vis de Barack Obama, et s’inquiète assez ouvertement de l’avenir des relations entre les Etats-Unis et la Chine :
« La Chine vante encore ce matin les mérites de l’administration Bush. Le China Daily s’inquiète par exemple de l’avenir du dialogue entre Pékin et Washington, et demande au nouveau président de ne pas ignorer les progrès réalisés par son prédécesseur. »
Réactions en Indonésie où Barack Obama a habité lorsqu'il était enfant :
« Le changement de régime aux Etats-Unis apparaît donc ici comme un espoir, mais qui reste teinté parfois de méfiance. »