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Irak

Un nouveau nom pour la prison d'Abou Ghraïb

par  RFI

Article publié le 25/01/2009 Dernière mise à jour le 25/01/2009 à 20:13 TU

La prison d'Abou Ghraïb fermée depuis trois ans, va reprendre du service mi-février, mais sous un autre nom. Les autorités irakiennes qui en ont désormais la responsabilité, ont choisi de rebaptiser Prison centrale de Bagdad cet établissement de la périphérie ouest de la capitale iraquienne, devenu synonyme d'atteintes aux droits de l'homme et d'exactions dégradantes pour la personne humaine d'abord sous le régime de Saddam Hussein, puis lorsque les Etats-Unis en prirent le contrôle après le renversement du « raïs » irakien, en 2003.

La prison d'Abou Ghraïb, à 25 km à l'ouest de Bagdad, en octobre 2005.(Photo : AFP)

La prison d'Abou Ghraïb, à 25 km à l'ouest de Bagdad, en octobre 2005.
(Photo : AFP)

Après rénovation, le centre de détention d'Abou Ghraïb deviendra la Prison centrale de Bagdad. Un établissement qui, à en croire le ministre irakien de la Justice, répond à tous les standards internationaux du genre. La réouverture est prévue mi-février.

La prison, gérée par les Américains, avait fermé ses portes il y a trois ans sous la pression du scandale. Des photos avaient révélé à l'époque que les détenus d'Abou Ghraïb subissaient des traitements dégradants. Sur les clichés on pouvait voir, entre autres, des prisonniers nus, tenus en laisse par une militaire américaine. 

Tourner la page des années noires

Mais les autorités irakiennes veulent aussi tourner la page des années noires.

Sous le régime de Saddam Hussein, Abou Ghraïb était déjà un lieu de torture de sinistre mémoire, où s'entassaient entre quarante et soixante mille détenus. Désormais, la Prison centrale de Bagdad accueillera quatorze mille prisonniers.

L'annonce intervient alors que l'armée américaine a commencé, en vertu de nouveaux accords de sécurité passés avec l'Irak, à remettre aux Irakiens les détenus dont elle avait la charge jusqu'à présent. Etant donné la surpopulation carcérale, il s’agit d’un vrai défi pour Bagdad dont le système judiciaire est encore balbutiant après des années de dictature, puis de guerre. Pour preuve, quinze mille Irakiens sont actuellement emprisonnés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.