par RFI
Article publié le 25/01/2009 Dernière mise à jour le 26/01/2009 à 11:19 TU
Les locaux de la radio nationale malgache (RNM) à Antananarivo ont été saccagés lundi par des partisans du maire de la capitale Andry Rajoelina et étaient en feu en milieu de journée, à la suite d'un rassemblement de l'opposition. Plusieurs milliers de partisans du maire d'Antananarivo se sont en effet rassemblés lundi matin dans le centre de la capitale malgache après l'appel lancé par le principal opposant, le maire Andry Rajoelina, à une grève générale contre le régime du président Marc Ravalomanana. Les militants occupaient la place du 13 mai, au centre de la capitale malgache.
Le président Ravalomanana avait affirmé dimanche vouloir « rétablir l'ordre » et « sauvegarder la République ».
Andry Rajoelina, le maire d'Antananarivo a appelé à la grève pour le lundi 26 janvier 2009.
(Photo : AFP)
La confusion régnait ce lundi à Antananarivo, la capitale, où plusieurs milliers de personnes se sont massées sur la place du 13 mai.
Ailleurs en ville, la plupart des axes étaient bloqués, le plus souvent par les partisans d’Andry Rajoelina, principal opposant du président Ravalomanana. Dans ces rues, quasiment aucun véhicule ne circulait.
Certaines informations font état du pillage de la villa d’un politicien pro-régime et du « caillassage »de la voiture de l’ambassadeur d’Allemagne.
Peu après, les locaux de la radio nationale malgache (RNM) à Antananarivo ont été saccagés par des partisans du maire et étaient en feu en milieu de journée, à la suite du rassemblement de l'opposition. Un appel avait été lancé par Andry Rajoelina à une grève générale contre le régime du président Marc Ravalomanana.
« Madagascar est un Etat de droit »
Le chef de l'Etat, qui devait initialement assister lundi en Afrique du Sud à un sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) sur le Zimbabwe, est rentré plus tôt que prévu dimanche à Madagascar. Il a été accueilli par plusieurs milliers de personnes et la majorité de ses ministres à l'aéroport situé dans la localité d'Ivato, à 20 km au nord de la capitale Antananarivo.
En réponse au rassemblement organisé par Andry Rajoelina, une haie d’honneur a été constituée sur la route de l'aéroport et à l’aéroport même. En arrivant, le Premier ministre Charles Rabemananjara a répondu à la foule qui réclamait l’arrestation du maire « que ce serait chose faite dès ce soir ». « Je ne suis pas d'accord avec ceux qui ont manifesté (samedi). Madagascar est un Etat de droit. C'est de la désobéissance », a déclaré le président malgache lors d'un point de presse, en référence au rassemblement samedi de quelque 25 000 partisans du maire d'Antananarivo Andry Rajoelina.
Le préfet de la capitale avait déclaré le rassemblement illégal vendredi. « J'ai demandé au Premier ministre de rétablir l'ordre et de sauvergarder la République », a-t-il lancé, sans donner plus de détails. « J'appelle tous les Malgaches à réfléchir, l'objectif est de faire avancer Madagascar. Tout le monde nous attend pour l'organisation du sommet de l'Union africaine (UA) (prévu à l'été 2009 à Ivato). C'est un honneur d'accueillir cet événement», a déclaré le chef de l'Etat.
M. Rajoelina, surnommé « TGV » pour son caractère fonceur en affaires et en politique, entretient des rapports tendus avec le régime de Marc Ravalomanana depuis son élection à la mairie en décembre 2007, mais le bras de fer s'est fortement durci depuis la fermeture par le gouvernement le 13 décembre 2008 de sa télévision privée Viva.
Dimanche, plusieurs dizaines de partisans de « TGV » étaient notamment rassemblés aux abords de sa résidence et des studios de sa télévision et radio privées.
Vendredi, M. Rajoelina a dénoncé « une dictature générale » dans la Grande Ile où, selon lui, « le président n'écoute plus la population ». Le maire dénonce en particulier l'absence de liberté d'expression et la « spoliation » des terres malgaches dans un gigantesque projet agricole mené par le Sud-Coréen Daewoo.